Commençons par un peu d'histoire : après la sortie de leur premier album éponyme, les londoniens partent sur les routes en première partie de poids lourds du heavy metal (Kiss et Judas Priest). En 1981, il est temps de confirmer que le premier album n'est pas qu'un feu de paille et montrer au monde qu'Iron Maiden est un vrai groupe sur lequel il faut compter. Ca commence mal avec le départ du guitariste Dennis Stratton, obligé de quitter le groupe pour cause des classiques divergences musicales. Celui-ci est remplacé par Adrian Smith, un ami d'enfance de Dave Murray. Et à l'époque, c'est la meilleure chose qui puisse arriver au groupe, Smith le montrera plus tard, mais c'est l'un des meilleurs songwriters que le gang anglais connaîtra dans ses rangs.
Le groupe entre en studio à Londres en compagnie de Martin Birch, un producteur qui lui aussi aura son importance puisqu'il accompagnera le groupe tout au long des années 80 pour la période la plus fastueuse du groupe.
Les anglais passent 3 mois dans les studios Battery de Londres à enregistrer 10 chansons toutes écrites par Steve Harris (excepté la chanson-titre, à la base instrumentale mais que Paul Di'Anno affublera de paroles à la dernière minute).
Tout d'abord, cet album sonne bien mieux que son prédécesseur. Les guitares sont moins lisses, plus rugueuses, la basse et la batterie ont un son énorme, typique des productions de Martin Birch de l'époque d'ailleurs et la mise en son est juste parfaite.
Après un court instrumental en guise d'introduction, on est immédiatement happé par ce classique qu'est Wrathchild. Cette chanson n'a que très peu quitté les setlist des anglais et ce n'est pas pour rien! Ensuite tout s'enchaîne assez vite avec des compos toutes plus efficaces les unes que les autres. Le côté punk que l'on pouvait trouver sur le premier album s'est quasiment envolé, même s'il on peut en trouver quelques traces (la fin de Another Life) pour laisser place à des compositions dynamiques et travaillées. Les guitares harmonisées se font plus présentes (les nombreux passages de Purgatory) et on sent qu'on a ici un vrai travail de studio, à la différence du premier album où les chansons avaient déjà passé le test de la scène. Pas grand chose à jeter sur cet album, voire même rien du tout! J'ai beau chercher des défauts, difficile d'en trouver. Même l'instrumental Genghis Khan recèle de très bons riffs. La chanson éponyme sort du lot, avec son intro qui sait bien faire monter la mayonnaise, tout comme l'excellente Drifter qui clôt l'album. On a même droit à une semi-ballade avec Prodigal Son.
Non rien à jeter sur ce second album, et Iron Maiden prouve qu'il fait partie des grands. Ce Killers marquera le vrai début de l'ascension des anglais, avec l'arrivée de Smith et la collaboration fructueuse avec Martin Birch. On a ici l'un des premiers classique du groupe, qui sera suivi par de nombreux autres, notamment un troisième album qui va définitivement installer les anglais sur le toit du monde du heavy-metal.