Le Trône de Metal
Je suis quelqu'un d'assez feignant. Quand on me dit
"T'as écouté [insérer le nom de l'artiste ici]?"
_Non mais je vais le faire ça à l'air bien!
En général ça me demande des efforts considérables comme taper le nom de l'artiste sur Spotify (s'il y est, au cas où j'ai affaire à un obscur groupe indépendant du fin fond de l'Europe de l'Est...), choisir un titre (le plus écouté, on va pas se casser la tête hein).
Du coup, pour découvrir des nouvelles têtes dans le metal, j'attends de flairer le bon truc sur YouTube et les chaînes des différents labels. En l’occurrence ici, Napalm Records, qui vient tout juste de signer Jinjer pour leur troisième album, le principal concerné dans cette chronique.
Obscur groupe indépendant du fin fond de l'Europe de l'Est au début de sa carrière, les ukrainiens nous délivrent un album qui m'a tout simplement ébloui et sincèrement fait plaisir. J'ai pu le découvrir sous deux facettes, une douce avec "Pisces", excellente ballade à mi-chemin entre du Opeth et The Gathering, et la barbare "Sit, Stay, Roll Over" où le groupe apparaît déchaîné.
On navigue donc entre plusieurs univers du metal, et Jinjer est un groupe qui le fait particulièrement bien. Nous sommes en face de musiciens extrêmement talentueux et inspirés, à commencer par la chanteuse Tatiana Shmailyuk et son alternance voix claire/voix death/hardcore qui fait merveille sur la plupart des morceaux. Son timbre clair est assez atypique, sec et plein d'émotions, notamment sur I Speak Astronomy, un titre qui englobe très bien toutes les influences de Jinjer. Une sorte de carrefour du Prog, Hardcore, Death Mélodique...
Autre talent qui sort du lot selon moi, c'est le bassiste Eugene Abdiukhanov. La production met en avant ses lignes groovy qui font vibrer les tripes. Sa technique ici est exploitée à bon escient.
Cet album sait nous faire voyager dans les différentes ambiances qu'il propose. C'est un atout pour un groupe aussi jeune de pouvoir proposer des couleurs différentes à sa musique, et ce que Jinjer nous livre avec King of Everything démontre qu'il a tout d'un surdoué du metal. Et en parlant de voyage, celui-ci est cohérent, la feuille de route est clairement défini avec une intro presque orientale et mystérieuse, avant de nous propulser cheveux au vent (cheveux au cyclone plutôt) avec le brutal "Captain Clock", pour arriver finalement à une outro qui sort complètement des sentiers battus. "Beggar's Dance" se la joue ambiance de fête foraine pour clôturer cet opus.
Tout d'un grand, car les tubes sont légion. Le label ayant bien fait son taf, YouTube a été inondé de vidéos promos, mais ils ne se sont pas trompés, car il s'agit des meilleurs. "Words of Wisdom" et son groove furieux, "Pisces" power-ballade exemplaire qui met en exergue les capacités vocales de Tatiana et, surtout, "I Speak Astronomy" un bijou. Le titre le plus prog, qui dispose d'un clip visuellement à la hauteur du morceau.
Vous l'aurez compris, à l'écoute de l'album, on sent un groupe déjà plein de maturité, de créativité et de talent. Le futur du metal se trouve sur cet album ultra-rafraîchissant. Ne reste plus qu'à se jeter dans sa furia pour apprécier l'expérience au maximum.
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Créée
le 24 mars 2018
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7 j'aime
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