Plus connu pour son travail dans le monde de la musique classique et du jazz fusion avec Les Saxophonettes, ou encore pour ses épopées prog-rock et new-wave avec son groupe Mariah, Yasuaki Shimizu est aussi l’un des pionniers de la nouvelle vague japonaise et Kiren est là pour remplir ce chapitre crucial de sa carrière.
Car cet album n'est pas vraiment nouveau mais il aura fallu pratiquement 40 ans pour que cette relique perdue et fascinante voit le jour.
Kiren se distingue avant tout par sa liberté créative et sa multitude d’idées comme sur l’emblématique «Momo No Hana» où un passage d’ambiance nauséeuse vient être perturbé par des synthés aigus, puis par des grognements spectral et une voix déformée avant de nous envoyer dans un lieu chaleureux à base de sons pastoraux pour mieux nous ramener dans cette ambiance angoissante du début.
La richesse de chaque morceau est telle que l’on a souvent l’impression d’en écouter plusieurs. De multiples ambiances et instruments s’enchainent tout en gardant un fil directeur commun. À travers ces sept pistes, Shimizu relie des sons du monde entier dans un écosystème qu’il fait sien.
Kiren représente le travail électronique le plus expérimental de son auteur et est un autre témoignage de son ambition débridée qui est aussi fascinant pour les fans de longue date que pour les nouveaux venus.
Si vous n'avez que 3 morceaux à écouter : «Ashita», «Momo No Hana» et «Shiasate».