When there's nothing to lose and there's nothing to prove

Valley Of The Dolls et la tournée qui s'en suivi auront été une catastrophe pour les relations entre les deux parties principales de Generation X, d'un côté Billy et Tony contre Bob et Mark. C'est dans une ambiance tendue que le groupe tente d'enregistrer un nouvel album. Idol n'aurait pas spécialement apprécié l'ambiance générale, ni la qualité des premières démos. Techniquement parlant l'album ne sera jamais terminé pour tout un tas de raisons. Au final Bob Andrews trouvera le moyen de sortir ses propres bandes en 1998 sous le nom K.M.D. Sweet Revenge, en référence au vrai album Kiss Me Deadly...le tout bien-sûr sans l'accord des deux têtes pensantes, qui feront tout pour empêcher la sortie de ce disque au moins aux États-Unis.

Donc Generation X n'existe définitivement plus. Que faire ?

Idol et James relancent la machine et commencent par engager un nouveau manager Bill Aucoin. C'est grâce à lui que KISS deviendra un monument musical, en les suivant pendant près de dix ans. Mais il faut l'avouer que ce second Bill était plus intéressé par le potentiel solo de l'autre Bill. Autant de Bill en anglais ça rapporte une tonne de billets de dollars non ? Bills ? Dollar Bills ? Non ? Je vois...bref...s'en suit Terry Chimes, déjà connu pour être le premier batteur des Clash. Cette nouvelle formation adopte alors deux choses, premièrement un look New Romantic qui commençait a devenir populaire à l'époque, et surtout deuxièmement un léger changement de nom, Generation X se simplifiant en Gen X.

Ils rentrent à nouveau en studio, tout en essayant d'engager Steve New à la guitare. Malheureusement ses différentes addictions le rendre impossible à gérer et il faut donc aller chercher ailleurs. S'en suit alors un tas de guitaristes différents connus de la scène Post-Punk alors omniprésentes. L'un d'entre eux est John McGeogh de chez Magazine et Visage, mais surtout futur Siouxsie & The Banshees et Public Image Ltd. Puis nous avons aussi Steve Jones, anciennement concurrent au sein des Sex Pistols. Mais officie aussi Danny Kustow du Tom Robinson Band. Le dernier d'entre eux rejoindra réellement Gen X. James Stevenson qui sera tout de même crédité sur l'album alors qu'il ne fait absolument rien dedans, en plus d'avoir son visage sur la pochette. Un peu comme Ace Frehley sur Creatures Of The Night de KISS...c'est une vraie coïncidence d'avoir le même agent.

Ces sessions d'enregistrement sont chaotiques selon les dires de Tony James. Essentiellement à cause des abus de différents narcotiques de la part des autres membres. Billy Idol devenant de plus en plus accro aux opiacés, en particulier l’héroïne. Sans parler de son ego qui ne cesse de croître, créant des tensions dans la relation des seuls membres originaux du groupe. C'est pourtant avec le producteur Keith Forsey qu'Idol s'entendra à merveille, ces derniers continueront leurs aventures sur la majorité de ses albums solo. Pour l’anecdote Keith a produit et co-écrit tout un tas de chansons à succès pour le cinéma, notamment pour Flashdance, Ghostbusters, Le Flic De Beverly Hills, mais surtout le Breakfast Club où il voulait Billy Idol pour interpréter la chanson titre comme Simple Minds venait de refuser. Il propose alors à son blond platine fétiche qui refusa, Simple Minds accepta enfin et Billy en fera une reprise pour son Greatest Hits de 2001...la boucle est bouclée...


Pour ce qui est de la pochette niveau originalité on repassera. Alors oui c'est bien d'identifier le groupe, que tout le monde puisse se mettre en tête leur image. C'est surtout assez logique étant donner que les membres ont changés il y a peu. Ils sont en plus photographiés par Brian Aris, grand grand nom ayant travaillé sur de grandes guerres ainsi qu'avec un tas d'autres rockstars. Pour tout ça je suis d'accord, j'ai même rien contre cette utilisation d'une seule couleur rose-mauve. Mais là c'est tout de même ultra générique ! Gen X en gros sur le côté avec la photo du groupe, un peu comme London Calling des Clash ou le premier album d'Elvis Presley. Mais la taille de Kiss Me Deadly est du coup disproportionnée et c'est juste pas spécial du tout. En espérant que le contenu lui est plus original au moins.


C'est donc à croire que oui, vu que l'album commence direct avec Dancing With Myself. Facilement l'une des chansons les plus connue de la carrière de Billy. La version Gen X est sensiblement la même qu'on retrouvera sur les albums solo du chanteur, la différence tenant essentiellement au mixage. En effet la version Idol étant surtout un poil plus longue, mettant en avant la voix, la batterie et la basse (en particulier dans un pont instrumental que j'adore) mais aussi en baissant les guitares (le solo étant quasi inaudible). En fait le plus surprenant c'est que ce single fera un petit bide à sa sortie, alors que son remixage cinq mois plus tard sera un succès retentissant. Bon bref pas besoin de vraiment en dire grand chose, tout le monde la connaît, elle est absolument géniale et je pourrais sans problème l'écouter en boucle.

Untouchables prouve bien que le Punk est définitivement terminé en 1980, du moins pour la bande à Idol. Loin de moi de pire que c'est une mauvaise chose, je trouve que ça colle bien mieux à sa voix et son image. C'est une vraie bonne chanson sur l'envie d'être une rockstar, fichtrement groovy et cool.

Vous êtes sûr que Happy People n'est pas une chanson sur l'album Rebel Yell ? On dirait vraiment un truc solo du chanteur. Le titre est assez ironique vu qu'on parle d'anti-dépresseurs et ça s'entend complètement. Rien de bien spécial dans cette chanson mais c'est pas non plus mauvais.

Par contre j'accroche bien plus à Heavens Inside. Son tempo, sa rythmique et surtout ses guitares sont super accrocheuses et donnent de suite envie de danser.

Triumph continue dans cette lancée. C'est à nouveau un titre super entraînant et qui sonne un peu plus Punk que tout la majeur partie de l'album.

Et hop on casse tout à Revenge. Non non pas littéralement...justement on s'attendrait à ça vu le titre de la chanson. Quelque chose d'agressif, le mec vient prendre sa revanche, il pète des gueules, casse des trucs. Non là c'est que le rythme qui est cassé, c'est mou du genou en particulièrement chiant.

Ouf ! Stars Look Down vient sauver les meubles. En même temps c'était pas difficile vu la catastrophe précédente, parce qu'en vrai c'est pas non plus si bien que ça. Mais au moins c'est une chanson entraînante et surtout pas ennuyante, et y'a des trucs sympas comme l'arrivée de la guitare acoustique.

Hey, on retrouve un plus Rock et limite Punk avec What Do You Want. Son riff de guitare me fait presque penser à Garbage Man des Cramps et ça, ça c'est vraiment très très cool. Il s'agit là aisément d'une des meilleures chansons de l'album.

Poison n'est pas une reprise d'Alice Cooper, normal sa chanson sortira huit ans plus tard. Le poison en question est bien entendu l’héroïne et de ses dégâts sur la santé mentale du chanteur. Sa voix ici est vraiment marquée par son agressivité, bien trop rare sur l'album. J'aime bien aussi que la chanson s'arrête de nulle part comme si quelqu'un avait coupé la bande.

Oh Mother continue dans la même veine mais sans m'accrocher plus que ça.


Normalement l'album original s'arrête ici mais il y a toujours les rééditions pour ajouter des petites choses, parfois utiles parfois non.

Hubble, Bubble, Toil And Dubble est l'une des faces B de l'une versions du single Dancing With Myself. C'est le bordel, y'a genre trois ou quatre versions différentes. Comme le nom l'indique plus ou moins, c'est un remix dub d'Happy People et comme tous les remixes du genre...pfffffft c'est chiant quoi.

Loopy Dub et Ugly Dub sont toutes les deux aussi des faces B. Même principe que la précédente, on oublie tout ça et au revoir. Truc bizarre les titres sont incorrects sur Spotify, ils se sont mélangés avec les deux suivants.

Les chansons suivantes étant des versions Live de From The Heart du tout premier album. Ainsi qu'Andy Warhol, reprise de David Bowie...oui ça fait trop de noms propres à la suite. Dans tous les cas, ce sont de très bonnes prises en concert et c'est dommage qu'il n'y a aucune captation Live officielle du groupe (du moins pas avant les années 2000).


Kiss Me Deadly est donc un album plutôt réussi et que j'ai un poil réévalué en préparant toute cette chronique sur Billy Idol, un peu comme le disque précédent en fait. J'avais en tête que seul leur premier enregistrement était bon mais j'ai vachement plus accroché aux deux autres. Je trouve que finalement ce côté plus Glam, plus New Wave va mieux à la voix du chanteur plutôt que le pur Punk Rock. Et il en va de même pour le groupe, les anciens membres étaient loin d'être mauvais mais les nouveaux fonctionnent mieux ensemble Alors c'est totalement subjectif je sais mais je me demande si je préfère pas Gen X après avoir tout réécouté récemment. C'est malheureux parce que ce troisième album marque la fin de Generation X ou Gen X dans le cas présent.

Le groupe se reformera ici et là pour des occasions spéciales, notamment lors de la tournée pour l'album Cyberpunk de Billy Idol tout seul et surtout en 2018 lors d'un concert très spécial sous le nom Generation Sex avec la moitié des Sex Pistols. Mais pour de vrai, tout est bel et bien terminé.

Alors que le chanteur part faire une carrière dans son coin et ça j'y reviendrais plus tard en grand détail. Son binôme Tony James aura tout de même une carrière assez chargée après l’effondrement du groupe. Ce-dernier est surtout connu pour le très très cool groupe Sigue Sigue Sputnik. Mais il rejoint aussi les Sisters Of Mercy sur leur dernier album et sa tournée qui s'en suit. Et il retravaille surtout avec Mick Jones, ancien collègue et concurrent, dans le groupe Carbon Silicon...que j'avoue ne presque pas connaître.

Hairy_Cornflake
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le 13 mars 2023

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