Lifelover, c'est tout d'abord une voix. Une voix reconnaissable entre toutes tant elle semble avoir souffert. Et cette voix se déchaînera tout au long des morceaux, criant, murmurant, hurlant et chuchotant.
Si Pulver est l'album de la hargne, si Erotik est celui de la solitude nocturne, Konkurs est le fil du rasoir et le chef d'œuvre du groupe. (Au vu de la dernière sortie en date, il est d'ailleurs peu probable qu'ils fassent jamais aussi bien)(Et maintenant que le groupe s'est arrêté suite à la triste mort d'un de ses membres, c'est certain...)
Car ici, tout a sa place, tout est magnifiquement orchestré dans le but de nous faire ressentir un certain malaise, celui de la dépression.
Admirez ces samplers incongrus et ces passages enjoués perturbants (ah, l'accordéon de Konvulsion). Écoutez cette voix décharnée vomir son malaise. Lisez les paroles (http://www.darklyrics.com/lyrics/lifelover/konkurs.html). Contemplez le morceau final et ressentez le néant urbain.
Car Konkurs, c'est la musique de ceux qui n'ont plus rien, c'est la folle solitude de la ville tentaculaire qui brise chaque être humain, c'est le chant du cygne d'êtres sans lendemain.