Pourquoi Debbie Harry n’a pas eut la carrière de la madone ? C’est la question que tous les ex fan des eighties se posent, (parfois). Tous les ingrédients, elle les avait pourtant. Elle connait les codes. Elle est blonde. Elle sait qu’on a tous en nous quelque chose de disco. Elle a du style, de la présence. Tout ce qu'il faut. Question.
Jump Jump. (To the dancefloor) seront nous tenté d’ajouter. Jump. Elle sait que son flow de fille émancipée, ça fait un sacré effet dans le creux de nos reins de mâles en manque. Jump.
The Jam Was Moving. Le couple basse-batterie, le minimalisme des arrangements, et toujours cette voix, criarde par moments, juvénile à d’autres, comme celle d’une punkette se serait égarée du côté de la pop.  Chrome. Attirée par les sunlights, voici Blondie, ou Debbie Harry, femme actrice avec plusieurs faces. Chrome. On trouve ça cool, sans plus. Puis ça commence.
 Chrome. Irruption de percussions envahissantes. Le studio (54) se fait ethnique. Impromptu rock aux percussions. Wow! Les percussions sont là pour rester pendant tout le morceau. Original. Avec une mélodie qui traine derrière. Blondie, ou plutôt Debbie Harry a un coté poseur. Ça a toujours été sa marque de fabrique.
« Je prends mon temps ». C’est ce qu’elle semble dire. Posée et disciplinée. Heureusement, la guitare électrique lance de temps à autre un riff rageur, bien viril. Ballade tribale, au son des percussions, originale et inachevée.
Surrender. Retour au disco. Classique, funky, formellement indépassable, carrée. On jurerait un morceau du groupe Chic, ce qui est normal quand on sait qui est dernière. Rodgers et Edwards, bien sûr. Tube bien sûr. Un groove qui tue, et Debbie que je sens plus femme. Plus psycho-érotique, comme dirait un certain André M. Avec un thème simple, mais tellement accrocheur. Rien à redire. Elle est Disco en somme. Non. Reggae.


Inner City Spillover. Reggae ? Disco Reggae. Qu’est-ce que ça fait là ? Le reggae vu par des américains, ça m’a toujours fait un drôle d’effet. L’effet d’une curiosité, d'un rythme syncopé, chaloupé, qui sonne binaire à nouveau, et carrée rien que carrée. On est américain ou on ne l’est pas, n'est-ce pas? Debbie est américaine, et éclectique, et quand on se penche sur les lyrics, c’est loin d’être léger, genre soirée au Studio 54.  C’est plus doux, et dur, poétique, urbain. Original, encore. Puis…
Backfired. Power funky. Retour du groove. Morceau «tubesque» à mort. Basse arrondie par les angles, et quelques effets rythmiques, et vocaux dosés sur mesure. Travail de précision, extrêmement efficace, sans fioritures, et c’est pour ça que ça marche. Avec le renfort des cuivres, c’est un régal…"Just drop to a dead stop." STOP. Et voici la ballade.
La ballade que l’on n’attendait plus. Now I Know You Know. Où la voix de Debbie se déploie et vole plus haut. Soprane nasillarde qui nous caresse dans le sens du poil, Debbie. Avec une modulation qui fait un peu fusion. Percussion, trompette bouchée, et Debbie qui dit : « I’ve got the right to live and be. In love with music. All the music » Elle n’a pas peur de passer du coq à la poule, au cochon. Album très éclectique pour une future pop star. Trop, peut-être?
Comme cerise sur le cochon, un superbe solo de trompette accompagné de ryhtmes tropicaux.


Under Arrest. Retour de la punkette énervée, accompagnée de chœurs de genre opera-rock décadent. Morceau boursoufflé, et dans le fond, et la forme. Elle a les sens des mélanges rythmiques incongrues, Debbie. Cocktail. KooKoo. Cuckoo nest ? Ça part dans tous les sens. Tout tourne autour de la basse choisit comme pivot. C'est un voyage. Qui n’a pas finit de nous surprendre. Military Rap. Un rap? Debbie n’a pas encore trouvée la bonne formule. Elle se cherche, ça se voit. Et le problème des gens qui ont du talent à revendre, c’est qu’ils sont capables de se disperser, et se perdre, et nous avec. Un final arabisant, qui nous fait penser plus à BoneyM qu’à autre chose (!) Exotisme. Derbouka. Riffs orientaux. Le tout dans une boucle sans fin. Album des années 80. Auberge espagnole et paperwork musical. Pas mal pour qui s’intéresse aux années 80. Pas mal pour un début. Mais la Debbie que j'aime viendra plus tard.

Angie_Eklespri
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le 14 mars 2019

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