Koba le précurseur
À la manière d'un Miles Davis redéfinissant les contours du jazz à l'aube des années 70, Koba La D redéfinit les contours de la merde auditive. Plusieurs tests réalisés sur de jeunes auditeurs...
Par
le 22 juil. 2019
8 j'aime
1
...et c'est dommage.
Deuxième album pour Koba laD quelques mois après un premier opus prometteur. Après quelques freestyles de mise en bouche, le jeune rappeur d'Evry nous a dévoilé un titre et une cover intriguante : L'Affranchi présenté pourrait bien être le fil conducteur d'un album "story-telling". Une théorie renforcée quelques semaines plus tard par une tracklist révélée par Jacques Frantz, voix française de Robert De Niro, dans une vidéo hypante il faut bien l'avouer. Une attente renforcée par les singles, avec le très efficace Cellophané ainsi que RR 9.1 sorti la veille du projet.
On ne peut cependant pas s'empêcher de penser avant l'écoute qu'un tel projet demande plus de travail que quelques mois ; ou pire, 10 jours comme l'artiste le précise dans différentes interviews. Cette idée est confirmée dès le premier tiers de l'album : au niveau de l'écriture, tout est redondant, des thèmes jusqu'aux punchlines elle-même (spoiler : Koba possède une Audemar). On me dira mais quelle idée d'attendre quelque chose des textes de Koba laD : certes, mais ici la quasi-totalité de l'album, des sons, des punchs ont pour thème le trafic, domaine déjà bien creusé dans le premier album. Ce qui aurait du être un fil conducteur devient donc une lourde redondance.
Après avoir oublié l'écriture, on peut se reconcentrer sur ce qui fait l'essence de la musique de Koba laD : du kick de très haut niveau, une voix et un flow ultra originaux pour une trap (trop) rare dans le hip-hop francophone. Là aussi, on reste sur notre faim : si certains sons intégreront sans hésitation votre playlist, l'album est globalement répétitif. Peu de nouvelles choses ont été tentées et beaucoup de titres sont oubliables.
Au niveau des très bons sons, on retiendra le feat avec Maes qui est à la hauteur des espérances, ainsi que Guedro qui tire son originalité d'un sample intéressant. Cellophané tournera longtemps dans ma playlist et RR 9.1 reste un gros banger malgré un Koba en retrait d'un Niska en mode 2015.
Le feat avec Ninho est à nouveau décevant, et plus globalement l'album manque de gros titres comme Train De Vie ou La C.
En conclusion, Koba laD est arrivé avec L'Affranchi à ses limites. Il commence à avoir fait le tour de son répertoire et cela se ressent sur ce deuxième album répétitif et inférieur au premier. Heureusement, les qualités indéniables pour kicker de Koba nous permettent tout de même d'en tirer quelques très bons titres.
Sortir un album moyen si peu de temps après son précédent est cependant inexcusable. Certes, c'est ultra courant dans le rap actuel mais ici l'écart est vraiment très court. Pour continuer à faire évoluer sa musique, Koba laD devra travailler ses albums plus de six mois (ou dix jours) à l'avenir. Et ce n'est pas infaisable : Zola a sorti un projet avec des sons bien plus variés quelques semaines plutôt tout en conservant son ADN trap.
Créée
le 6 mai 2019
Critique lue 556 fois
6 j'aime
D'autres avis sur L'Affranchi
À la manière d'un Miles Davis redéfinissant les contours du jazz à l'aube des années 70, Koba La D redéfinit les contours de la merde auditive. Plusieurs tests réalisés sur de jeunes auditeurs...
Par
le 22 juil. 2019
8 j'aime
1
...et c'est dommage. Deuxième album pour Koba laD quelques mois après un premier opus prometteur. Après quelques freestyles de mise en bouche, le jeune rappeur d'Evry nous a dévoilé un titre et une...
Par
le 6 mai 2019
6 j'aime
Seulement 6 mois après VII, son premier album, Koba LaD revient avec L’Affranchi, un deuxième album plus élaboré que le précédent, mais toujours très faible. S’il est en nette progression, il ne faut...
Par
le 2 août 2019
4 j'aime
1
Du même critique
Premier album très attendu pour Josman après trois mixtapes prometteuses, en particulier le très bon 000$. Le projet avait mis en lumière la polyvalence du rappeur originaire de Vierzon, doué aussi...
Par
le 7 mai 2019
3 j'aime
Curiosité à l'écoute du premier single d'Aloïse Sauvage, vue au cinéma nottament dans le césarisé 120 battements par minutes. Des sonorités de hip-hop moderne mêlée à de la chanson et une grosse...
Par
le 9 mai 2019