Cet album n'est pas bon, mais qui cela peut-il étonner plus de 30 ans après sa sortie? Nicola Sirkis lui-même a plusieurs fois critiqué cette période musicale du groupe, et à part quelques fans manquant encore plus d'objectivité que le leader du groupe, il est évident que personne ne peut réellement défendre l'Aventurier.
Attention pour autant, je n'ai pas dit que ce disque était mauvais, j'ai dit qu'il n'était pas bon, la nuance est grande. Car l'album a quelques vagues bonnes idées, mais ça reste très mineur. Pour moi, ça me fait plus penser à un premier EP d'un groupe totalement oubliable.
J'ai dit EP car un des premiers défauts du disque est sa rapidité : 22 minutes ! On n'est pas ici pour perdre son temps et on nous le fait sentir. Tant mieux cela dit, les rares morceaux à dépasser les 3 minutes parviennent à devenir répétitif et de manière générale le manque d'idée dans les compositions font que jamais le groupe n'aurait gagné à étaler ses morceaux. 3 notes par morceaux et hop, le tour est joué, si le titre durait trop longtemps, ça se remarquerait.
Le son d'Indochine est très typé début des années 80. Ces synthés très froids qui se veulent vivant. Pour autant ne critiquons pas trop, avec un réel manque de sonorité chaleureuse, le groupe parvint, grâce à l'enregistrement et à son énergie à amener une certaine chaleur très agréable. Certes, le but est ici de faire danser d'autres jeunes sur des paroles creuses inspirés des récits pop sur l'Asie, mais pour autant on a quelques surprises à ressentir l'énergie et l'aspect dansant des titres.
La composition est limitée, les paroles très vides (malgré une belle reprise de Dutronc, très appréciable), le son ultra-daté et qui a malheureusement mal vieilli, mais pour autant le disque n'est pas à jeter car il propose les débuts d'un des plus grands groupes de rock français. Il montre de l'énergie, des rires et des danses. Et c'est déjà pas mal !