Orelsan ca a été mon dépucelage du rap (merci à @Jofart qui m'a initié), premier rappeur auquel je me suis intéressé vraiment et que j'ai vraiment apprécié : j'avais 12 ans. J'ai toujours continué à le suivre depuis, et j'ai toujours apprécié, il m'a très rarement déçu.
Cela étant dit, revenons à l'album "La fête est finie", si le titre n'est pas très motivant ou ambitieux, il cache au contraire une fête finie, mais sous-entendue - à mon sens - la fête de ses précédents albums : les sons prônant la glande et la procrastination. "La fête est finie", s'attache plutôt à faire un transition vers un autre style d'Orelsan qu'on a pas encore - ou peu - découvert, des sons en feat - comme le font de plus en plus de rappeurs - et des sons qui parlent de ce que lui ressent vraiment, son évolution, sa vie. Pas ce pseudo personnage roi du jeanfoutisme, alors que c'est un gars qui bosse comme un chien pour produire rien qu'une chanson, et même un film.
Là on plonge dans le monde non plus d'Orelsan, mais plutôt d'Aurélien, le gars derrière le personnage, d'ailleurs l'album commence par "San", pour justifier son surnom - selon moi, toujours. De plus, il ajoute des sons, des styles, des lignes qu'on avait encore jamais entendu chez le rappeur, ou qui était seulement abordé de façon détachée ou bien très rapidement : San, Paradis, La fête est finie, défaite de famille, Notes pour trop tard, Dans ma ville, on traîne. Je crois que j'en oublie deux ou trois mais vous avez compris le truc. Là c'est ce que fait Aurélien le mec qui pose, le mec qui pense, le mec qui réalise, non plus le personnage marketing/rap mais plutôt l'artiste en lui-même qui il est, pourquoi il fait ça.
C'est ce qui m'a plus dans cet album : cette façon de pouvoir faire une transition entre son style avant (Casseurs Flowteurs, Le chant des sirènes), et maintenant. Cette impression de changement m'est d'autant plus forte, qu'il y a deux jours il sortait un son sur France Inter "Mes Grands-parents", qu'il jugeait trop décalé par rapport à l'album : chanson très perso, mûre.
C'est aussi un album transition puisqu'on retrouve des styles de sons qu'il ne faisait plus vraiment "Bonne meuf", par exemple on dirait l'Orelsan des débuts puis vient "Quand est-ce que ça s'arrête", rappelant l'Orelsan de Casseurs Flowteurs, après viennent des petit feats de mecs hype (histoire de faire des tubes), et boum il nous sort "Dans ma ville, on traîne" et là on a un nouvel Orelsan qui s'offre à nous et c'est le pied.
J'ai beaucoup apprécié l'album, certes certains sons donnent une impression de "déjà entendu", mais il nous ressort ses anciens styles et c'est sa patte. A contrario, son nouveau style qu'il annonce tranquillement dans cet album ça fonctionne, c'est apprécié et validé. Et si vous ne me croyez pas comparez un peu les notes des chansons sur SensCritique, vous verrez que celles perso qu'on a pas l'habitude d'entendre sont celles qui ont les notes les plus élevées.
"Mes grands-parents" : https://www.youtube.com/watch?v=nXpK12rV3rM