Comme dans chaque trilogie, il y a toujours une œuvre qui n'atteint pas le niveau des autres sans être pour autant une ignominie. Souvent, à de rares exceptions près, ce fardeau revient au plus jeune de la bande, le petit dernier qui vit sur l'acquis de ses deux aînés.
Malheureusement c'est ce sentiment qui prédomine pour "La fête est finie" dans mon esprit.
Caennais, fan de la première heure, originaire du 61 comme lui; j'ai suivi la progression fulgurante de l'enfant terrible normand sorti de la campagne pour conquérir le public français et s'établir à Paris sans jamais renier ses origines, mais non sans soulever les velléités d'un groupe de tricoteuses. Tout cela pour dire qu'Orelsan occupe une bonne place au sein de mes artistes favoris.
Je ne suis pas spécialiste du RAP français et encore moins dans son ensemble planétaire. Pourtant je ne retrouve pas cette patte plus ou moins violente et ces instrus brutes qui me plaisaient tant dans les premiers albums. De même je trouve le niveau d'écriture moindre et cela me gène énormément. Il y a malgré tout quelques morceaux de bravoures, bien que les intentions soient souvent louables, la banalité des textes (en comparaison à ses premières chansons) fait retomber le soufflé. Les feat ne m'inspirent pas, aucun ne me reste dans la tête ou me donne envie de lancer un repeat. Et pour rebondir sur ce dernier mot, j'ai la forte impression que mon petit Orelsan se répète et des relents de thèmes abordés dans "Des Trous dans la Tête" ou "Étoiles Invisibles", pour ne citer qu'elles, refont surface.
Au rang des bonnes surprises, car oui cet album n'est pas mauvais au fond, il n'atteint juste pas le niveau des deux précédents, "Dans ma ville, on traîne" est une magnifique retranscription d'instants de vie de la capitale bas-normande et "Défaite de famille" une critique amère des secrets et faux-semblants de famille assez jubilatoire à écouter. De même "Paradis" et "Notes pour trop tard" offrent une belle conclusion à un album qui souffre en ouverture.
Bref mi-figue, on retrouve Orelsan sur ses basiques, mi-raisin, le contenu reste parfois trop simple.