Nuits solitaires, rivages solitaires

Vous connaissez cette histoire stupide de disque qu'on emmènerait sur une île déserte?
Eh bien ce disque pourrait bien emporter la mise.
Une œuvre d'une beauté fractale, avec des accords étranges, des harmonies capillotractées.
Pour quelqu'un qui n'a jamais vu la mer,je suppose qu'on peut lui faire écouter ce disque et l'imagination de l'auditeur doit faire le reste; à moins d'avoir à faire à un vrai connard ou une tête pleine d'eau...
L'interprétation de Michael Tilson Thomas est subtile, ni trop rapide ni trop lente. L'écueil majeur des "trois nocturnes" est en général "sirènes" avec son chœur féminin. Le résultat peut vite donner l'impression d'avoir à entendre une chorale de gamines de huit ans. Chez MTT qui emploie l'Ambrosian Choir Singer rien de tel: le rendu est languide et même vaguement érotique, je crois que Debussy aurait approuvé.