Cette fois, la troisième est la bonne ! D'entrée le son vous prend aux tripes, le martellement lent, la voix feutrée, le texte inquiétant de "Quelque chose se prépare" vous jette dans le bain d'un album très réussi. Puis le son plus guerrier de "Redéfinition" vous prend aux tripes, le texte envoie du lourd, et n'est pas sans rappeler la puissance d"Exagone" de Renaud. Et toujours ce regard sur les mutins de la Commune de 1871. L'héritage... Les textes sont posés, encore différents des deux premiers opus. Cette fois, c'est un guerrier urbain qui vous tend toujours un miroir, mais qui ne semble plus s'excuser de ce qu'il dit, bien au contraire. "Monsieur Madame" en est un exemple avec une morale limpide : la vraie vulgarité elle est bourgeoise. "Omar" vous fera regarder les SDF autrement (brillante prestation de Lazare et arrangements de Serge Teyssot-Gay, à voir en clip !). Mais il y a une véritable perle sur cet album : "Desséchée", texte d'une lucidité qui ménera plus d'un auditeur à l'introspection ; comment le temps détruit l'amour si rien n'est fait pour l'entretenir. La preuve que La Canaille sait tout revendiquer, de la société à l'individualité. Un album qu'il faut absolument découvrir.