Après l'avoir écouté 10 milliards de fois, je témoigne que cet album est inusable et toujours aussi jouissif. Autant certains groupes ou morceaux que j'écoutais et adorais à l'époque se sont usés (je pense à Massive attack, Morcheeba, Louise Attaque...), je les zappe illico lorsqu'ils surgissent au détour d'une lecture générale aléatoire, autant je savoure avec le même délice ces riffs endiablés, ce mélange rock breton révolutionnaire pas tenté depuis Tri Yan mais concocté avec une bonne d'humour et d'auto dérision qui faisait tout le charme du groupe. Charme qui disparaitra lorsque Matmatah voudra se donner une image sérieuse (comme ci c'était une obligation pour faire de la "bonne musique") et avec le départ de Fanch, le batteur fou à la complainte que j'adore chanter lorsque je crois être seul sous la douche.
Erreur monumentale. Le Matmatah de la Ouache était un groupe de scène formidable, avec une qualité musicale pas souvent égalée. Pour vous faire un dessin en 2001 aux Vieilles Charrues, leur prestation était au dessus de Noir Désir, il n'y a que Ben Harper, Ska P et Manu Chao qui étaient au niveau. Et pour la déconne, c'était les meilleurs, je rêve d'un nouveau groupe de ce style. Vous me direz il y a les Fatals, mais Matmatah était unique.
Bref dès l'intro qui vous propulse en Bretrockland je ne peux plus décrocher, à part qq chanson pas drôle ou molles comme Troglodyte le reste est jubilatoire, texte folklo ou non avec ritournelles entêtantes ou juste instrumentaux génialissimes.
La Ouache est la démonstration qu'humour, folk breton et rock sont non seulement compatibles mais aussi terriblement efficaces quand mis ensemble. Que les groupes formatés passé ou futur qui pensent que chanter anglais et faire un morceau début/refrain/solo/fin en boucle fera un bon album en prennent de la graine (de cannabis ;-).