"A flower that once has bloomed forever dies..."

La vie en noir est un album du duo belge La merde (J'ignore si le nom du groupe est inspiré par sa philosophie de la vie ou son côté désinhibé et "cash") sorti en 2021. Les deux musiciens avaient auparavant sorti 2 démos et cassettes. Ce premier album appartenant au genre martial folk constitue un saut qualitatif certain comparés aux travaux précédents du duo. La vie en noir est selon moi suffisamment intéressant pour que l'on s'attarde quelque peu sur son contenu.

J'ai découvert La vie en noir chez un éclaireur youtubeur, Solar Temple 'Dont le compte vient d'être fermé), qui publie sur le réseau social énormément d'albums et autres démos dans la catégorie indus-martial- dark folk. Cela va des chants folkloriques des pays de l'Europe de l'est aux albums de Death in June, Rome ou Spiritual front.

Je remercie tout d'abord mon éclaireur Epitaph pour l'édition de la fiche qui, en ces périodes de refondation de SC, s'est révélée encore plus difficile à créer qu'à l'habitude. Sans ce référencement et cette fiche, cette critique n'aurait pas été possible.

Le duo belge chante en flamand, français et en anglais sur cet album qui compte 12 titres. L'intérêt principal de l'album est son coté hétérogène, celui ci regroupant tous les sous genres de la Dark folk (Dark Folk, ambient, collages sonores).

Les 2 premiers morceaux Voor ons Zielezaligheid (For Our Soul Bliss) et Le Miroir sont des titres à base de spoken words, de voix gutturales, d'airs d'accordéons désaccordés, de kermesses tristes et de fanfares.

Changement de style avec Black sun. Le morceau sonne résolument gothique et dark folk, il rappelle les meilleures heures de Death in June, l'époque où la formation était un trio pratiquant un rock post punk et gothique (Nada!, The guilty have no pride...).
Waar de eerste sterren beven a toutes les caractéristiques d'une complainte triste.
Wading through black waves est un excellent titre de Dark folk, LITL et ses roulements de tambours, Trompeter et son piano mélancolique, A Flower That Once Has Bloomed Forever Dies ou La vie en noir sont également très abouties, additionnant, rythmiques folk, notes de piano savamment posées et spoken words sur des mélodies inspirées, parfois vaguement sinistres (Am rande der nacht).

L'album s'appuie sur une atmosphère ambient et quelques collages sonores mais rien d'excessif, ni de trop rébarbatif, la production soignant particulièrement la part des différents instruments (Batterie, tambour, guitare, accordéon, synthés et piano...) et privilégiant la mélodie des différents titres.

Chant funèbre et marécages de la mélancolie

La vie en noir est habité par une délicieuse mélancolie et le sens du tragique, c'est presque un chant funèbre permanent qui résonne aux oreilles de l'auditeur. L'ambiance musicale désespérée, savamment entretenue, et les textes morbides contribuent beaucoup à la réussite de l'ensemble.

La vie en noir est un album qui devrait convaincre les amateurs du genre (Surtout ceux qui voient le verre à moitié vide plutôt qu'à moitié plein ^^) qui se termine avec Dead among the dead (où l'on entend quelques croassements de grenouilles), titre ambient sur un air d'accordéon et Het Gladde mom der Dood (The Smooth Guise of Death), morceau ambient étouffant aux sonorités synthétiques menaçantes...

La vie en rose, ce n'est pas une belle histoire, La vie en noir....

https://lamerde.bandcamp.com/album/la-vie-en-noir-3

Ma note: 8/10