Face à une invasion d'araignées, les habitants d'un immeuble de Noisy le Grand vont devoir s'organiser pour survivre.
Vermines est un film d'horreur français de Sébastien Vaniček sorti en décembre 2023. Le film a été produit par Netflix et France Télévisions.
Vu mercredi 27 décembre aux Halles dans une salle "pleine comme un oeuf" le film Vermines dont la moyenne avoisine les 7/10 sur SC. Je ne suis pas un grand fan des films d'horreur hexagonaux, Vermines ne risque pas de me faire changer d'avis.
Un peu d'histoire....
Dans les années 60 et 70, pendant que Jean Rollin et d'autres enquillait des bizarreries cinématographiques en France, la Hammer accumulait les "réussites bisseuses" Outre-Manche, le cinéma horrifique fut tout au long de son histoire le maillon faible du septième art en France. Avec les années, cela ne s'est pas vraiment arrangé pour le cinéma de genre hexagonal, les réalisateurs et producteurs ayant choisi parfois de "ghettoiser" ou de rendre hybrides (Mélange du film de genre et discours social) leurs productions de genre dans les "quartiers" des métropoles, un choix purement hexagonal. Cela avait été le cas avec Sheitan (Les jeunes à casquettes à la campagne...), La Horde (Les zombies dans ma cité...) ou Kandisha (Ma sorcière marocaine en colère...). Malheureusement, autant de productions horrifiques tournées dans les cités ou avec des protagonistes qui en sont issus, autant d'échecs artistiques porteurs de messages pseudo-sociaux maladroits hors sujet....
Elle est pas belle, l'exception culturelle qui nous fait croire qu'on a raison tout seul et que les autres ont tort...alors que c'est le contraire?
Vermines: derrière la fiction horrifique, un portrait misérabiliste de plus sur les banlieues...
Vermines raconte les conséquences de l'importation illégale d'une espèce d'araignées particulièrement dangereuse en France. L'une des bestioles atterrit clandestinement dans un bazar de Noisy le Grand à coté de chez Kaleb (Theo Christine), spécialisé dans la "vente sous le manteau" de baskets et passionné par les N.A.C (Nouveaux animaux de compagnie) qu'il héberge dans sa chambre. Kaleb fait l'acquisition de l'araignée et la rapporte dans sa chambre où elle rejoint sa nombreuse colonie. Sans transition, Vaniček enferme l'araignée dans une boite de chaussures de sport en carton et essaie alors de nous faire entrer en empathie avec les habitants de l'immeuble dans leur grande diversité et où, presque tout le monde vit en harmonie: Jordy (Finnegan Oldfield) ex pote de Kaleb, Lila (Sofia Lesaffre) sa copine, Manon (Lisa Nyarko) la soeur de Kaleb, Mathys, Claudia (Marie-Philomène Nga) (....), Gilles, le blanc de 45 "balais" raciste et xénophobe sans oublier la concierge/femme de ménage asiatique hyper-active (Les poncifs ont la vie dure...) puisque ce ne sont pas les hitistes qui ont "pris racine" dans le hall de l'immeuble qui vont faire le ménage . Pendant 1 heure, Vermines traite plus dans son approche diversitaire subjective de la sociologie de l'immeuble que des araignées. Les choses s'accélèrent enfin lorsque l'araignée (qui possède le don de se démultiplier à une vitesse qui défie l'entendement le plus élémentaire) lorsqu'on l'écrase (?) tisse sa toile dans tout l'immeuble. Les arachneides massacrent plusieurs de ses habitants, le dernier carré de résistants étant constitué de Kaleb (celui par lequel l'araignée est arrivée...) et ses amis. Le dernier tiers du film essaie de plonger le spectateur dans l'effroi, le groupe de jeunes se retrouvant prisonniers d'un local après avoir traversé un tunnel rempli de toiles et d'araignées de plus en plus grosses. Faute d'être effrayant, le film joue en vain la carte de l'émotion après avoir essayé ponctuellement sans plus de succès d'être drôle. L'approche sociologique orientée, voire démagogique, se précise encore avec un Kaleb menotté critiquant les forces de l'ordre qui font pourtant ce qu'elles peuvent (Bah oui Kaleb, ce ne sont pas elles qui collectionnent les N.A.C dans leurs chambres, c'est toi...). Cette occurrence orientée grossière démontre que Vaniček n'oublie pas de cibler aussi un certain public avec Vermines....
Tout le film se déroule dans une atmosphère de violence verbale aux dialogues indigents, "porteuse" de noms d'oiseaux en pagaille. Les protagonistes, filmés continuellement en plans rapprochés, hommes comme femmes, ne s'adressent pas la parole, ils se hurlent dessus.
A la fin du film et comme dans Kandisha, Vermines n'oublie pas de pousser son petit couplet misérabiliste avec le dynamitage de l'immeuble investi par les araignées tueuses, les architectes concepteurs de ces immeubles dans les années 60-70 étant bien évidemment responsables du détournement de la convention de Washington qui protège les espèces menacées....
Vermines souffre également d'un format trop long (1h45) compte tenu de son scénario squelettique, de personnages peu attachants et de sa vaine approche psychologique (Quel est l'intérêt de la dernière séquence où l'on voit Kaleb observer une araignée dans une forêt...insuffler un peu de poésie?). Enfin, le film baigne dans une atmosphère musicale de rap hexagonal qui fait mal aux oreilles....dommage. Quitte à écouter du rap, j'aurais personnellement préféré des artistes US comme Cypress Hill ou Dalek en fond sonore.
Je crois que je n'ai rien oublié, c'était un "festival" qui ferait rire n'importe qui au delà des frontières de l'hexagone et il existe bien, Vermines le confirme, une "identité française" en matière de films d'horreur....
Si vous ne devez retenir qu'un message du film, n'achetez pas n'importe quoi dans les animaleries, cela nuit à la biodiversité et peut aussi porter atteinte à votre entourage.
Vermines va de ce pas rejoindre ma liste des films d'horreur français dont la moyenne est assez médiocre...
TRAILER
Ma note: 3/10