Après une série de crimes inexpliqués, un père retrouve son fils disparu depuis 10 ans. Titane : la rencontre entre 2 personnes qui ont besoin d'amour...
Titane est un film d'horreur français de Julia Ducourneau de 2021. Le film a obtenu la Palme d'Or au Festival de Cannes en 2021.
J'avais apprécié Grave, premier film de la réalisatrice, malgré quelques réserves de taille. Pour Titane, la montagne était visiblement trop haute pour moi...
Merci au jury de reconnaître, à travers ce prix, ce besoin avide d’un
monde plus inclusif et plus fluide. Merci de laisser rentrer les
monstres...(Julia Ducourneau)
Nul doute que l'attribution de la Palme d'Or au film de la réalisatrice Julia Ducourneau est un acte politique. La Croisette comme les Césars devient une cérémonie de l'entre soi où on décerne les bons et les mauvais points en fonction du vent mauvais qui vient des Etats-Unis...
Tout est politique
Même si tout est politique, j'étais parti voir un film horrifique, de genre. A la place, on m'a servi un film de genres, souvent gore et écoeurant mais devant lequel je ne suis resté qu'un spectateur sceptique qui a surtout trouvé le temps long.
Le film est divisé en 2 parties. La première est consacrée à l'activité meurtrière d'Alexia, qui, gamine, a hérité d'une plaque de titane à la tête suite au tête à queue du véhicule conduit par son père qui s'est terminé contre un muret en béton.
Sans m'étendre sur le sujet, Alexia enfant, assise à l'arrière, c'était le contraire d'un GPS, c.a.d, pas vraiment une aide à la conduite du véhicule...
Nous retrouvons Alexia devenue une jeune femme des années plus tard. Dans un environnement de voitures customisées, la jeune femme, incroyablement mal coiffée, prend des poses lascives sur les véhicules devant des hommes forcément libidineux dans une ambiance beauf.
Puis vient le temps de la cavale et de la rencontre avec Vincent.
La soirée terminée, Alexia se fait assiéger au volant de sa voiture par un fan enamouré qu'elle refroidit définitivement avec un pic à chignon qu'elle lui enfonce profondément dans l'oreille. On retrouve la jeune femme dans son confortable intérieur bourgeois, il y a "comme de l'eau dans le gaz avec ses parents", surtout son père, médecin.
Sans transition, Alexia assassine dans la foulée une de ses collègues de travail après une étreinte maladroite puis 2 de ses 3 co locataires. A force de semer des cadavres, elle se retrouve en cavale après avoir laissé brûler la maison familiale sans oublier d'enfermer auparavant ses parents à l'intérieur de leur chambre.
Puis arrive un miracle. Vincent Legrand sans nouvelles de son gamin disparu depuis des années croit reconnaitre dans cette femme androgyne au visage fracassé son enfant (où feint de le croire...). Alexia devenue Adrien découvre la vie dans une caserne de pompiers qui est sous le commandement de son papa. Une étrange relation sentimentale nait entre eux alors que la jeune femme mute, habitée par un être en titane qui commence à se voir de profil et ne demande qu'à sortir...
On sent bien chez la réalisatrice l'obsession de montrer son personnage principal sous un angle où sa féminité est effrayante à grands renforts d'images immondes (De la cuvette des toilettes où elle s'enfonce son pic à chignon pour avorter aux multiples plans où l'on voit le ventre d'Alexia se fendre sous la pression d'une boule en titane...).
Il est difficile d'adhérer à un film dont on ne comprend pas les ressorts narratifs ni les ressorts psychologiques des personnages. Si certains ont vu dans ce rapprochement un lien sublime, je n'y ai vu que l'union de 2 freaks, l'un, à moitié fou, l'autre, une femme dangereuse à laquelle il est bien difficile de trouver des circonstances atténuantes...
Besoin d'amour (Au secours!)
Ce qui sous tend toute cette histoire, c'est le besoin d'amour entre 2 êtres réputés fragiles.
Vincent, la soixantaine, écorché vif, travaille sur sa musculature pour se faire un corps body-buildé et échapper à ses obsessions concernant la disparition de son fils. Alexia veut gagner l'affection de cet homme à tout prix alors qu'elle ressemble de moins en moins au petit garçon devenu un homme qu'elle est censé incarner.
Resté sourd au procès politique de la réalisatrice en misogynie, obsolescence, antiwokisme et aveuglement artistique, je considère que ce film expérimental, clivant, disruptif jusqu'aux confins du ridicule est bordélique, amoral et assez peu convaincant. L'odyssée d'Alexia qui lorgne parfois du coté de Gaspar Noé, David Cronenberg ou Nicolas Winding Riffen se prend quand même pas mal les pieds dans le tapis...Le résultat à l'écran m'a souvent fait sourire.
Casting: Vincent Lindon (Vincent), Agathe Rousselle (Alexia), Garance Marillier (Justine)
Trailer
Ma note: 4/10