Quartier nuisible
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le 3 janv. 2024
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L'année 2023 aura donc illustré, en France, un sacré retour gagnant du film de genre. Et en plus, dans des domaines assez variés pour, presque à chaque fois, prendre son pied.
De la place pour tout le monde, donc, et toutes les sensibilités.
Avec Vermines, c'est le film d'invasion animale qui ressuscite, comme aux Etats-Unis dans les années soixante-dix. Et la quasi intégralité du film fait un bien fou. Car l'on pouvait tout d'abord redouter que l'oeuvre soit localisée en pleine banlieue déshéritée, et donc nécessairement remplie de wesh-wesh aussi stéréotypés que suscitant un rejet des plus violents.
Sauf que le premier miracle de Vermines est là : faire vivre ses personnages casse-gueules sans les handicaper de préjugés et réussir à les rendre sympathiques, voire même attachants.
Le second miracle, c'est que le réalisateur de l'entreprise, Sébastien Vanicek, et son scénariste, tiennent le premier degré de leur invasion jusqu'au bout, sans jamais le renier ni chercher à en atténuer la violence. Vermines relèvera donc constamment du pur cauchemar, tenant tant à l'instinct de terreur face à ses bestioles de moins en moins petites, qu'à la claustration de cet immeuble infesté que l'on a coupé du monde.
Le film s'en donnera à cœur joie dans l'art de la peur, même sans être arachnophobe, multipliera les terrifiants mouvements de caméra enfonçant un peu plus encore le spectateur dans l'abîme, et enchaînera les images fortes et évocatrices de la solitude et du déclassement de certaines populations. Des images et des procédés décuplés par la beauté architecturale extérieure du lieu de l'action, ne faisant que cacher en son sein la décrépitude et l'abandon des pouvoirs publics.
C'est que le titre de l'oeuvre, sans doute, vaut aussi bien pour son invasion d'insectes tueurs que pour reprendre le sentiment inspiré, pour certains, par les habitants de cette cité, sentiment exacerbé par certaines relations pour le moins tendues dépeintes dans cet immeuble bientôt livré à lui-même.
Sauf que le Sébastien Vanicek, qui tenait son film d'une main de maître jusqu'ici, semble se laisser déborder par son discours dans la dernière ligne droite, en jetant à l'image de manière maladroite le sujet polémique des violences policières, sans aucune nuance ni précaution.
D'autant plus dommage que le sous-texte de Vermines, avant cette sortie de route, était suggéré sans jamais être envahissant, ni professé de manière lourdingue.
Absence de confiance en son public ? Volonté d'en satisfaire une certaine frange ? Nul ne sait. Encore moins le masqué. Mais Sébastien Vanicek, malgré la solidité de son opus, reprend peut être là l'un des défauts récurrents du retour en force du film de genre en 2023.
Mais n'est ce pas un peu, là, chercher la petite bête ?
Behind_the_Mask, qui a peur que les petites bêtes puissent désormais manger les grosses.
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le 4 janv. 2024
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