Une telle faute de grammaire sur son nom de scène fera sans doute frissonner les puristes. Qu’ils soient rassurés, Yannick Ilunga maîtrise parfaitement bien la langue française. Né à Bruxelles, l’artiste de 24 ans a des racines au Congo et en Angola, mais n’a cessé de voyager entre la Côte-d’Ivoire, l’Afrique du Sud et Londres.
Les frontières n’ont pas de sens pour lui, que ce soit celles des nations ou des genres musicaux. Au Cap, il est aussi bien guitariste dans une église que pour des groupes de metal, puis s’essaye à un projet électro-planant avant de prétendre enclencher le renouveau pop sud-africain sous le nom de Petite Noir. En brassant toutes ces influences, Yannick Ilunga vient d’accoucher d’un premier album, La vie est belle / Life Is Beautiful, qu’il définit en deux mots : «Noir Wave». «C’est la new wave de l’esthétique africaine,explique-t-il. C’est un mouvement de personnes libres d’esprit, pas seulement des musiciens, cela s’étend à l’art en général.» Un concept encore obscur dans la tête même de son créateur, mais dont on peut entrevoir les grandes lignes sur un album qui ressemble à la rencontre improbable entre Joy Division, Paul Simon et le Nigérian William Onyeabor. La Noir Wave se dessine comme un entrelacs de vagues de synthés, de lignes de basse et d’afrobeats, le tout avec un côté kitsch assumé.
L’ambition de Yannick Ilunga est de porter loin cette vision nouvelle, qu’il considère à contre-courant d’une scène sud-africaine qui «a grandement avancé, mais pas dans le bon sens». Il n’est sans doute pas trop tard pour redresser la barre.
Via Libération