François Morel, personnage éclectique et touche à tout, n'a plus à démontrer son talent pour l'écriture. Du côté de sa production musicale, ce La vie (titre provisoire) est sa troisième création.
Si son premier album se cherchait encore un peu au niveau des textes mais surtout musicalement, son second opus fût une formidable réussite à tous points de vue. Mon attente sur ce dernier album était donc importante. Elle n'est qu'en partie satisfaite.
Si l'angle musical est extrêmement léché dans l'ensemble (musiques d'Antoine Sahler), les écrits, point habituellement fort du bonhomme, souffrent de quelques faiblesses avec des textes qui peinent parfois à trouver un ton juste entre drôlerie et gravité. Je songe en particulier au titre Celui qui, morceau qui oscille entre légèreté et gravité, en demeurant tout juste sur le fil. Ce sera bien grâce à sa voix de comédien chevronné, qu'il maîtrise parfaitement, que François Morel pourra conserver le fil sans s'emmêler. En effet, l'émotion qu'il place dans ses textes transcende souvent ceux-ci.
Les mots ne sont d'ailleurs pas exclusivement de lui mais la paternité en est partagée sur quelques titres, ceci expliquant peut-être cela.
J'accorderais une mention spéciale au morceau Petit Jésus, pétri de truculence qui n'est pas sans rappeler Pierre Péret dans son irrévérence cléricale pétrie de tendresse.
C'est donc une impression: mitigée qui se dégage de ce dernier album. L'excellence ne tenait qu'à un cheveu mais François Morel a sans doute trop voulu se les couper en quatre.