C'est incroyablement mignon à l'oreille le lituanien en fait. Avec son premier album Laukinis šuo dingo, Alina Orlova nous fait pénétrer un univers doux, incantatoire, effréné, envoûtant.
Doux parce que ses arrangements, quoique parfois rythmés, font la part belle à une acoustique minimaliste mettant en valeur une voix superbe qui sait jouer dans les murmures comme monter en puissance avec justesse.
Incantatoire parce que le lituanien - incompréhensible pour la plupart - joue avec des sonorités bien particulières qui viennent vous chatouiller tripes, cœur et esprit. On amène sa propre narration en surimpression de ces comptines sonores codées.
Effréné parce que Alina Orlova nous sert une série de titres contrastés ne dépassant que rarement les deux minutes. Leur enchaînement provoque une alchimie détonante, parfois frustrante tant la mélodie tout juste servie s'efface déjà pour la prochaine, alors qu'on se serait bien laissé aller à poursuivre l'odyssée.
Envoûtant enfin parce que le tout forme un album qui allie féerie épique, dentelles échevelées et voyage lointains dans un univers bouillonnant et rafraîchissant à la fois. Un album à l'image de son interprète : une pâleur délicate contrebalancée par une rousseur incandescente.