Sébastien Tellier fait partie de ces artistes dont rien ne m'échappe depuis ma découverte en 2001 de son incroyable et ténébreuse vérité. Cette claque noire est la première pierre d'une discographie qui continue sans cesse de s'enrichir de disques brillants et originaux, exception faite du très dispensable "My God Is Blue" qui, malgré les irrésistibles "Cochon Ville" et "Pépito Bleu", est envahi par un second degré musical d'assez mauvais goût.
Après l'aparté "Confection", imaginaire BO mais vrai bon disque paru l'année passée, c'est avec joie que j'attendais cette nouvelle aventure. A la première écoute "L'Aventura" est un disque sympathique, agréable, qu'éblouit un incroyable bijou de près de quinze minutes : "Comment Revoir Oursinet ?". Puis j'enchaîne les écoutes et découvre alors dix plages aux richesses magnétiques et sans failles dans lesquelles le plaisir s'avère constant.
Entièrement interprété dans la langue de Molière, le royaume mythique de "L'Aventura" est l'enfance de Sébastien Tellier, le temps de l'innocence bien sûr, la sexualité et la séduction souvent, un paradis utopique rempli de joie et de plaisir, sans tabou ni culpabilité. Musicalement, l'opus fusionne sa palette de synthétiseurs avec, comme à l'accoutumé chez l'artiste, une somptueuse orchestration de cordes langoureuse et élégante.
Au final, avec sa flûte majestueuse et ses guitares flottantes, cette oeuvre tropicale est d'une élégance folle. "L'Aventura" n'est donc fort heureusement pas un disque de bossa mais simplement que la transformation réussie de la formule majestueuse de Sébastien Tellier : expérimentation électro-pop et sensualité à barbe.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.