Note : j'écris une critique parce que j'ai pas la place dans les annotations de ma liste, mais ne vous attendez pas à de la fine analyse. Ce sont mes pensées post-première écoute, que je poste ici parce que j'en ai finalement beaucoup. Soyez indulgents svp.
Et si, maintenant que le Wati Bourrage de crâne est passé, maintenant que même les cartons en solo de Maître Gims et Black M sont derrière nous, on se penchait, tête reposée, sur les débuts de Sexion d'Assaut. Avant que l'on ait entendu leurs sons partout jusqu'à la nausée, à l'époque d'un disque un peu oublié qui s'apprête à fêter ses 10 ans. Car oui, avant de noyer la France sous des dizaines de rappeurs interchangeables aux morceaux plus r'n'b commercial que hip-hop extrême, il y a eu ce disque, qui sent bon le fait maison (cette pochette au stylo bic bordel) étonnamment conscient, et surtout, qualitatif.
Oui mes amis, la Sexion d'Assaut a fait du bon son, et je pense que les mauvaises notes ici-bas doivent beaucoup à la mauvaise foi des haters post-succès. En tout cas en 2008, la moyenne aurait été d'au moins 7, en 2017 bon bah elle est de 5, je ne suis pas vraiment surpris. Alors clairement, ce titre de Renouveau est usurpé, tout ici est très classique et pas du tout dans le futur (à la même époque, on se moquait de l'autotune qui débarquait chez Booba, mais avec le recul on voit qui avait raison). Et puis tout n'est pas incroyable, les textes sont basiques, parfois homophobes (l'attaque préférée des haters de Sexion d'Assaut) et surtout, Black M était déjà insupportable à l'époque, car oui je peux pardonner mais pas tout. Mais allez, posons nous quelques secondes pour sortir des a priori, et reconnaissons :
- Que niveau efficacité, ça envoie du pâté
- Que Maître Gims reste un très bon rappeur au flow inventif et inimitable, haï pour avoir eu l'audace de détruire le game français tous genres confondus avec un succès inattendu frôlant l’esbroufe, mais avec le recul sacrément mérité
- Que les thèmes abordés sont étonnamment matures et finalement assez finement traités. Bon, modulo bien sûr les piques homophobes de ci de là, mais si on en fait abstraction (et elles sont peu nombreuses), on a quand même affaire à une finesse sociale inattendue quand on juge le collectif à l'aune de ses succès, en groupe ou en solo, dans les années 2010. Si vous n'avez pas plus de 4 minutes pour le réaliser, écoutez Histoire Pire Que Vraie.
Et puis merde, j'ai pas envie de cracher sur un groupe de jeunes noirs et reubeus qui aujourd'hui, au terme de dix ans de maturation, ont réussi à renverser la situation et se poser sur le trône du rap FR (mais aussi celui du r'n'b et de la chanson), pas toujours avec des titres excellents, mais avec une effronterie qui fait plaisir, en forme de gros doigt d'honneur au FN et au système qui aurait voulu les voir échouer ou rentrer dans la norme.