Délaissant l'électro un brin tapageur de "The Empire of Love", Yom débarque - plus sage et introspectif - avec un album en forme de fresque sonore dépeignant la sortie du peuple hébraïque d'Egypte. Avec contrebasse, violoncelle & percussions pour tous compagnons, sa clarinette, plus douce et feutrée qu'habituellement, nous entraîne dans une enfilade de titres plus entêtants les uns que les autres.
Partant sur une solide base de tradition Klezmer "Le Silence de l'Exode" égrène des mélodies horizontales aux influences orientales assumées, pour mieux s'échapper dans des éruptions jazz enflant jusqu'au salvateur excès, que ce soit dans les envolées de clarinette palpitante, les pickings de contrebasse, les rythmiques enfiévrées...
Teintée d'une profonde mélancolie mais également d'une volonté farouche, "Le Silence de l'Exode", s'il s'apprivoise laborieusement à la première écoute si vous n'êtes pas familier de l'artiste, tourne rapidement à l'obsession. Difficile de ne pas relancer l'album à peine celui ci s'achève.