Un Zeppelin de plomb, de blues et de pierre dures
12 janvier 1969, le zeppelin décolle et il va voler haut, loin et très longtemps.
Que dire de cet album à la fois fondateur et classique de l'objet britannique volant identifié sous le nom de Led Zeppelin.
Dès la première chanson, le quartet nous met une claque que nous ne sommes pas près d'oublier pendant des années et que personne n'oubliera avant très longtemps.
L'ouverture de l'album se fait avec la chanson "Good Times, Bad Times" (un titre qui peut résumer la carrière du groupe) avec son riff percutant et son jeu de batterie d'une précision chirurgicale.
Après les "Good Times", les "Bad Times" avec "Babe, I'm Gonna Leave You", une balade blues-épique de plus de 6 minutes 30. Malgré la production assez sale (36 heures d'enregistrement seulement, mixage compris), toute la mélancolie, la tristesse, et les émotions en générale se font sentir grâce à la voix très haut perché de Plant et aux passages à la fois parlés et chantés.
Enfin du vrai blues que l'on connait, "You Shook Me" est un retour au sources et aux influences du groupe : le blues, avec cette reprise d'une chanson écrite par Willie Dixon et J.B. Lenoir qui date de 1962. Bien sûr, à la leur sauce, ça donne une maîtrise totale du chant blues (en particulier la fin de la chanson), des solos de guitare, de l'harmonica et de l'orgue.
Puis vient cette ligne de basse, joué par J.P.Jones, mythique, entêtante, mystique. 6 minutes 30 de pure musique. Une batterie chaotique mais méticuleusement calculée, des effets de guitares sans jamais en faire trop, des changements de tempo, des gémissements orgasmique de Plant, une basse que l'on a peine à suivre. Bref, cette chanson est un mythe à elle toute seule.
"Your Time Is Gonna Come" ouvre sur un orgue, un son et des accords paisible après le magnifique chaos que le zeppelin de plomb nous ont offert. Un blues-rock de toute beauté nous enivre cette voix les oreilles, avec ces accords folks, sa batterie mathématique, son orgue (il faut tout de même ouvrir les oreilles certaines fois pour l'entendre) et son refrain qu'il est impossible de ne pas chanter.
Robert Plant étant fatigué, c'est à Jimi Page et à Viram Jasani (joueur de sitar et ici, de tabla, des percussions hindou) de prendre le relais. Une chanson instrumentale folk à l'accent hindou de seulement 2 minutes et des poussières. Un interlude nécessaire quand on sait ce qu'il va suivre.
Avec "Communication Breakdown", Led Zepp' retrouve ici leur amour : le rock. Et ici, il est dur, gras, presque punk mais néanmoins épique pour une courte durée malheureusement.
Le cycle continu avec du blues grâce à "I Can't Quit You Baby" et encore une fois, on y croit. La longue plainte de Plant dès les première seconde du morceau nous met en humeur et nous plonge dans son univers plein de mélancolie malgré le fait que ce soit (encore) une reprise d'une chanson écrite par W. Dixon de 1956. Mais la guitare de Page fait toute la différence. Ses effets, ses accords, ses longues notes aigus plaintives. On y est.
"How Many More Times" s'ouvre une une ligne de basse et une batterie très Jazzy, une influence par encore vu chez Led Zeppelin, mais on va vite se retrouver avec du Led Zeppelin pure souche. Une basse intelligente mais néanmoins simple, une batterie mécanique, une guitare entêtante, une voix pleine d'émotion, pendant près de 10 minutes, le quartet va toucher du bout de leurs doigts et de leur voix la perfection.
Si il y a un album de Led Zeppelin à écouter c'est celui là. Et Led Zeppelin II. Et le III. Et le IV. Et Houses of the Holy. Et Physical Graffiti.
Ecoutez les tous et si vous êtes comme moi, ce qui serait étonnant, écoutez les dans l'ordre. Est-ce important ? Oui. Les époques, modes, influences bougent. Chaque chansons, albums, concerts, bootlegs, best of sont différents et valent leur pesant d'or. Ou plutôt, de plomb.
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