Je vais essayer de parler de chaque album de Led Zeppelin en un paragraphe rapide et concis car le génie absolu se ressent davantage qu'il ne se dit : "Led Zeppelin 2" suit donc "Led Zeppelin" premier du nom album prometteur, éclectique, majoritairement blues, excellent, mais manquant peut-être encore un tout petit peu de ce supplément de "personnalité" propre au dirigeable.
Ici Led Zeppelin enregistre un classique instantané de l'histoire du rock : ce n'est pas l'album le plus "varié" du groupe...la plupart des compositions ont été enregistrées dans la foulée du premier album (en tournée généralement) d'où l'urgence que l'on ressent à son écoute...mais alors bon sang...quels riffs, quels rythmes! L'ouverture du disque est une des meilleures de la carrière du groupe (qui ne se sépare pas encore tout à fait de l'influence des vieux bluesman quasi omniprésente sur le disque précédente, puisqu'ils "pompent" légèrement Willie Dixon ici). Je ne vous ferais pas l'affront de vous présenter "Whole lotta love" : son riff bégayeur, sa tension sexuelle insoutenable du début à la fin, son chant surpuissant et jubilatoire, son pont psyché-bordélique...vous connaissez (et adorez!) tous ce morceau. Je vais plutôt revenir sur quelques pièces de choix un peu moins connues comme ce très beau "Thank you" et ses orgues célestes qui vient un peu calmer la tempête électrique et sur lequel le chanteur adresse un joli message d'amour à sa femme, sur ce "Heartbreaker" au riff de guitare surpuissant et au break contenant un des solos les plus ravageurs du divin (démoniaque?) guitariste, ou encore sur ce rock and roll matcho et génialissime qu'est "Lovin living maid" rivalisant presque avec "Rock and roll" sur le 4ème album en terme d'intensité. Je pourrais également revenir sur l'incongruité de "The lemon song" et vous parler de ses changements incessants de progression et de tons en vous disant que le groupe semble avoir parfaitement digéré ses influences "blues des années 20-50"), sur le solo infernal de batterie de Jon Bonham nommé "Moby dick" sur lequel le plus grand batteur de tous les temps nous donne une leçon unique et captivante (entrecoupée par un riff de guitare énorme une fois encore de Jimmy Page), sur l'introduction subtile de la folk fusionnée au rock sur "Ramble on" que l'album suivant exploitera avec un brio supplémentaire toutefois, ou encore sur ce "Bring it on home" tonitruant et surpuissant, mais ça serait déjà une chronique trop longue et indigeste qui aurait sans doute déjà lassé la plupart des lecteurs (en plus d'avoir évoqué quasiment tout l'album!). Le mieux est encore de réécouter une nouvelle fois cet éblouissant "Brown bomber" (surnom donné au disque en référence à la couleur de la pochette et au caractère explosif du disque) et de se dire que, décidément, Led Zeppelin dès le début de sa carrière était déjà un sacré groupe...bien que son potentiel n'allait être totalement dévoilé que sur les albums suivants!