Katerine au salon

Après Les Mariages Chinois et La Relecture et ses étranges (mais brillantes) expérimentations, deuxième album de Katerine (qui ne porte pas encore son prénom) et deuxième collaboration avec sa compagne de l'époque Bruno et Anne, qui mènent de leurs voix coquettes les compositions d'easy-listenning d'un Katerine sentimental.

Prenant pour décor la propreté et le kitsh des salons anglais à l'heure du thé (figurant d'ailleurs sur la pochette) et une éducation bourgeoise très retenue, il peint ainsi une fantaisie parisienne habillée d'un ton très bien élevé évoquant l'amour, ses couleurs et sa noirceur, toujours très proprette sur elle.

Ainsi, sur ce ton coquet, l'artiste dévoile des titres romantiques et mélancoliques, qui derrière des mélodies sucrées et des paroles anodines dessinent des croquis profonds sur des sentiments profonds et troublés.

Doté d'une reprise très mélodramatique de l’Été Indien de Joe Dassin, le chanteur-compositeur enregistre depuis son salon une fantaisie qui évoque Demy , reliant ainsi son nom de scène qu'il emprunte à une certaine Catherine Deneuve, et creuse déjà le sillon d'une carrière originale et vouée à l'ouverture.