Après avoir sur plusieurs longs métrages traité le thème médical dans toutes ses largeurs, l'ex médecin généraliste Thomas Lilti enfonce le clou (ou la seringue) avec la série Hippocrate qui suit les péripéties d'un service de médecine interne d'un hôpital public.
Après les succès consécutifs des premiers pas d'un jeune interne en médecine (Hippocrate,le film), celle de la vie d'un médecin de campagne (Médecin de Campagne) et enfin dernièrement la difficile première année de médecine (Première Année) il était presque trop logique et attendu de retrouver Lilti occuper toujours le même terrain, en pensant forcément qu'il finisse par se répéter.
Cependant, Hippocrate se trouve être une réussite totale. Chaque épisode est d'une intensité remarquable, occupé par des personnages qui ont ainsi le temps d'être creusés et peaufinés, en plus d'être tous merveilleusement interprétés (mention spéciale à Karim Leklou) permettant au passage un regard très actuel sur la situation des hôpitaux français.
La simplicité et l'honnêteté de l'entreprise sont ainsi à saluer, épousant un naturalisme sans fioritures (chaque ajout musical se trouvant être toujours absurde tant il coupe net avec les bruits de machine et l'ambiance de l’hôpital), n'hésitant pas à se frotter au plus près des blessures, illustré par un vocabulaire pas toujours simple à comprendre, le tout s'avérant toujours passionnant. En creusant l'humain et ses plaies, l’hôpital s'avère être l'univers idéal pour tous ces enjeux et la meilleure manière de regarder l'âme humaine dans toute sa richesse et sa complexité.
Au cœur de l'instant, de la violence et de la responsabilité complexe qu'endossent ces blouses blanches, il n'est ainsi pas étonnant de voir la série se voir renouvelée d'une saison tant le matériau semble riche et l'équipe investie. On tient peut-être là notre Urgences à nous. Mais une urgence de l'instant, avant tout.
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