Les Chansons de l'innocence retrouvée par Olivier Paturaud
Depuis 30 ans, Etienne Daho creuse le sillon d'une chanson populaire très haut de gamme avec la perfection de l'artisan qui ne se remet à l'ouvrage qu'à la condition de faire à chaque fois son grand oeuvre. Dans la discographie de Daho, il y a une série de gemmes précieux qui pourraient remplir un grand coffre au trésor ; de Il ne dira pas des débuts, à la Peau dure, le dernier 45t, en passant par Week End à Rome, Signé Kiko, Paris, le Flore, des Heures Hindoues, Un homme à la mer, Au commencement, les Passagers, la Baie, le Premier jour, Sur mon Cou If, Comme un Boomerang... On pourrait aisément faire un Double Bleu... Le dernier album retrouve la quasi perfection des 2 sommets de sa carrière que sont Eden et Corps et Armes. Daho murmure à nouveau ses plaies et ses blessures avec la courtoisie du gentleman. Toujours à la quête du Graal de la chanson parfaite, il réussit le tour de force d'en aligner au moins cinq (L'Homme qui marche, La Peau dure, En Surface, Onze Mille vierges et Les Chansons de l'Innocence). Loin des modes et des tendances frelatées, Daho reste un des rares à avoir su réconcilier chant en français et sonorités outre manche.
Les chansons de l'innocence retrouvée s'impose comme le meilleur album français depuis longtemps.