Oui, Lafayette aime les femmes. Il les adore même. Il aime Eric Rohmer aussi. Il voudrait qu’on vive notre vie intensément, sensuellement. Vraiment en somme.
« La Mélancolie française » lui a permis de se faire connaître du public. Ce mal national l’agace. Il le montre à travers une liste qu’il égrène. Une litanie de clichés pompeux sur le passé glorieux de la France et ses symboles : le Château Margaux, Bardot, Flaubert, le Minitel tout y passe. Très justement, il reconnait pourtant ne pas être épargné par ce qui semble être un fléau.
A écouter Les Dessous féminins, on voit qu’il s’inscrit dans l’héritage de la chanson française. De légères références à Gainsbourg, Voulzy, Daho ou Dutronc, le trahissent volontairement avec malice et élégance. Ses mélodies sont entêtantes et ses textes si savoureux ! Lafayette a plus que du charme, il a du talent.
Il est romantique et totalement submergé dans son amour pour les femmes. Entre « Une fille, un été », « Eros automatique », « Décapotable » ou encore « Endless summer », elles sont au centre de ses préoccupations. L’artiste leur rend hommage avec délicatesse, dévotion, et presque soumission. Dans ce registre, la palme revient tout de même à son titre « Les Dessous féminins » dans lequel il (le personnage) prend du plaisir à porter des bas en satin …
Parce que Lafayette est drôle également ! Oui, il est difficile de ne pas décocher un sourire en écoutant la plupart de ses textes. Même lorsqu’il dépeint une réalité cruelle et intolérable. Le morceau « Automatique » est un bijou du genre. Quand les automatismes du quotidien nous volent notre vie jusqu’à ce qu’on ne puisse plus le supporter…
Pour son univers doux et tendre, pour sa pop décalée mais réaliste, on espère retrouver bientôt Lafayette. En attendant, on ne se lasse pas de ce premier album solo !
Critique écrite dans un premier temps pour les Bibliothèques de la RATP.