Après les échecs commerciaux de "Je ne suis pas mort, je dors" et de "Victoria", deux albums qui pourtant avaient des qualités, Sardou doit rebondir afin de ne pas tomber dans l'oubli et surtout faire sa véritable entrée dans les années 80 ! C'est alors qu'il décide de commencer à travailler sur un nouvel album assez vite avec bien évidemment la même équipe Revaux, Delanoë, ainsi que l'arrivée de Jean-Loup Dabadie et de bien évidemment Billon. D'ailleurs ce dernier ne travaillera plus avec Sardou suite à un conflit en lien avec Johnny jusqu'à son tout dernier album en 2017 ! Une fois toute l'équipe réunie, c'est alors que naît cet album de légende avec beaucoup de classiques et de grands titres...
Déjà le titre éponyme de l'album "Les Lacs du Connemara", le plus grand succès de Sardou et que bien évidemment tout le monde connaît ! Que ce soit en soirée, chez soi, à un mariage, n'importe qui connaît ce titre et cette chanson est devenue un tube intemporel ! Sachant d'autant plus que Sardou n'avait jamais mis un pied en Irlande avant d'écire ce titre avec Delanoë ! Un comble quand on y pense !
Puis le 2ème grand succès de l'album n'est autre que "Etre une femme" ! Même si ce titre provoque toujours la polémique aujourd'hui avec quelques phrases misogynes, la chanson fonctionne toujours autant avec ces différents aspects de la femme des années 80. Et puis un succès plutôt d'estime "Je viens du sud" qui reste très belle aujourd’hui et qui a été reprise avec brio par Chimène Badi ! (Ce qui lui a donné un second souffle). Elle est d'ailleurs suivi d'un petit texte "Les noces de mon père" qui n'est autre qu'un poème écrit par Fernand Sardou et qu'il a récité à son propre mariage.
Quant-est-il du reste des titres de cette nouvelle fournée ? Il y a d'abord "L'autre femme" écrite entièrement par Delanoë, qui raconte simplement la vie d'une prostituée. La voix posée de Sardou nous permet d'admirer les paroles très juste de Pierre sur la magnifique nappe de synthé de Jacques Revaux. On continue avec "Préservation" où Michel s'essaye au Jazz avec une assez grande aisance et aussi "Musica" composée par Toto Cutugno, compositeur de "En chantant", qui sonne un peu plus datée et qui restera clairement moins dans les mémoires. Comme "Les mamans qui s'en vont" qui même si elle traite d'un sujet encore d'actualité (le divorce), la composition laisse un peu à désirer mais reste clairement écoutable.
Et puis il y a cette fameuse chanson et première collaboration avec Jean-Loup Dabadie, fidèle ami de Sardou jusqu'en 96 avec "Salut", qui n'est autre que "Le mauvais homme" et quel titre !!! Une voix puissante, bien dosée, sur une guitare électrique qui envoie du lourd ainsi que des magnifiques chœurs. On pourrait même dire que cette chanson fait penser au style de Hallyday mais Sardou s'en sort avec les honneurs !
En conclusion, cet opus de Sardou reste tout simplement un classique à écouter absolument ! (D'autant plus qu'il a été un disque de Platine !) Il n'a pas pris tellement de rides que ce soit au niveau des compositions, ni au niveau des paroles et surtout Sardou possède à ce moment là une puissance vocale immense ! Chapeau l'artiste !