Un album avec de trop grosses ficelles
Limbo est le deuxième album d'Aminé, et on sent l'ambition de passer un cap commercial et critique, ce qui fonctionnera relativement bien. Limbo contient déjà quelques tentatives de hits assez...
le 1 nov. 2021
La découverte d'Aminé, pour moi, remonte à 2017, avec "Good For You". Un album aux crochets contagieux, frais, humoristiques qui avait la qualité de maintenir mon moral élevé.
Alors après un projet dans la même veine mais un peu moins inspiré, l'année dernière, "ONEPOINTFIVE", j'attendais avec une petite excitation ce fameux "Limbo".
Limbo débute avec "Burden", où Aminé rappe sur un beat avec une guitare électrique pincée au doigt sur une ligne de basse bien épaisse. Il discute de sa croissance et la juxtapose avec sa position actuelle et celle de ses pairs. Son rap lent sur les "hooohoho" en arrière plan est une intro idéale car ni trop agressive et suffisamment enjouée pour entrer dans les limbes d'Aminé.
Esuite, "Woodlawn", crie ses racines de Portland et sa quête du hip-hop. Une chanson qu'il débute avec des répliques rendant hommage à Kobe Bryant qui va elle même conduire à l'interlude "Kobe", où Aminé parle ouvertement de la façon dont la mort de la superstar du basket l'a profondément affecté et a servi de moment de réflexion sur soi.
Sur «Roots», JID fait une apparition et livre un couplet solide sur un instrumental jazzy et nous rappelle que c'est un artiste génial qui a intérêt à vite nous donner des nouvelles de son art. Le titre explore la façon dont les gens évoluent au fil du temps, comment ils grandissent ou changent, ou pas. Titre fort, puissant même sans jamais être lourd.
"Cant Decide" est un morceau plutôt Pop, embrassant les sons latins populaires avec la scène des clubs du début des années 2010. Sympathique, pas plus.
Cependant, le morceau suivant, "Compensating", met en vedette Young Thug et offre un très beau duo. Les voix d'Aminé et Thugger se mélangent vraiment bien sur un rythme G-Funk délicieux.
"Shimmy" est un changement de rythme exceptionnel pour l'album. Rendant hommage à l'ancien élève du Wu Tang Clan Ol 'Dirty Bastard, Aminé livre des vers vicieux qui déchirent réellement. Cela prouve la capacité au rappeur à être, parfois, terriblement percutant et agressif.
"Pressure In My Palms" rassemble Slowthai et Vince Staples autour d'Aminé pour une sacrée tuerie entraînante au possible.Les trois paroliers prennent un pied monstre sur l'épaisse ligne de basse jusqu'à ce que la piste prenne une direction musicale différente, plus joviale vers 2:14.
"Riri" est agréable, mais une impression qu'Aminé est capable de bien mieux apparaît, surtout que le titre ressemble à du Drake "bon marché" dans son ensemble.
On l'excuse vite à l'écoute de "Easy" Ft Summer Walker. De la chanson sentimentale comme j'aime. Instumental "live", mélodieux, sobre mais subtilement chaleureux.
sur "Mama", où Aminé, avec l'aide de Charlie Wilson, exprime sa gratitude pour le soutien de sa mère tout au long des années avant de rendre hommage à «Dear Mama» de Tupac.
"Becky" est un titre sur l'inégalité raciale en Amérique qui se concentre sur l'éducation de banlieue d'Aminé, revenant à plusieurs reprises sur la ligne «Maman a dit / ne me ramène jamais une fille blanche à la maison.» La chanson examine de façon fascinante les contradictions entre les comportements des individus et les tendances des masses.
"Fetus", où Aminé (accompagné d'Injury Reserve) explore l'éthique d'avoir un enfant avec dans un monde qui est dans un état de plus en plus instable, est une réussite bluffante dans une production qui prend plus de risques que dans tout l'album. On s'imagine voir arriver Earl Sweetshirt tellement il serait dans son élément niveau ambiance.
La dernière chanson de l'album, "My Reality", est une réflexion sur la position d'Aminé dans le hip-hop. Il contemple ses succès, comment il est passé de rêver de succès à vivre ses plus grands fantasmes. Excellente note finale contemplative pour terminer.
La production de Limbo explore un ensemble varié de sons consistant en un mélange de rythmes Boom-Bap, Pop et Trap agréables.
Limbo prouve qu'Aminé peut suivre le rythme de ses contemporains tout en s'inspirant de l'histoire du genre d'une manière que peu de rappeurs savent faire.
Aminé reste ce rappeur polyvalent qui brille souvent grâce à des choix artistiques bien sentis.
Limbo est encore un fois un projet accrocheur, frais, humoristique qui sait tenir mon moral élevé.
Suffisamment rare pour le noter.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2020
Créée
le 9 août 2020
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2 commentaires
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