L’Importance des autres par Mellow-Yellow

Le dernier EP des Pirouettes me pose un léger problème lorsqu'il s'agit d'en parler. Je ne suis pas certain si ma note devrait être un 6, ou carrément un 8 cœur.
Parce que voilà, "L'importance des autres" est un objet musical assez fascinant mais qui divisera ses auditeurs.

Déjà, le groupe est un duo. Victoria et Léo viennent à peine d'atteindre leurs 20 ans qu'ils sont déjà les auteurs de deux EP. (et même plus en ce qui concerne Léo, également batteur chez Coming Soon)
Ils officient dans le domaine de la synthpop, chantée en français, avec un son qu'on qualifiera rapidement de proche des 80's, mais qui est bien moins synthétique que les autres duos phares de l'époque. Ce qui n'empêche pas les Pirouettes de faire de nombreuses références à la période, y compris un morceau entier sur le film Robocop et une interpolation des Rita Mitsouko!
Mais les Pirouettes sont loin d'être un remake acidulé de France Gall et Michel Berger (qu'il reprennent justement), ils ont leur touche personnelle qui va les rendre assez uniques sur la scène française.

Comprenez bien que c'est assez rare que j'adhère à un groupe pop récent, français de surcroit. Mais les Pirouettes ont réussi à capter mon attention et à me rendre bien vite accro à leur musique. C'est quand j'ai entendu "Danser dans les Boîtes de Nuit", de leur précédent EP, et ces paroles aériennes lancées l'air de rien, que j'ai compris (ou plutôt rien compris )ce qui se passait:

"Je pense…
A mon chat...
Qui dort...
A cette heure-là."

Je me suis un instant demandé sur quoi j'étais bien tombé. Une voix candide qui déclame ces paroles stupides sur un air électro aussi efficace ? Ca mérite bien d'y jeter un coup d'œil !

Le coup de cœur fut immédiat. Le monde des Pirouettes est tellement atypique que, pour peu qu'on aime la pop excentrique un peu niaise, on sera tout de suite charmé. La liberté que se donne le groupe fait jaillir leur sincérité et leur personnalité particulièrement charismatique : Victoria et Léo baignent dans un monde fluo juvénile, où le principal sujet préoccupant se trouve dans les sorties et les autres, d'où le titre de l'album.

Par cette liberté, les Pirouettes échappent de justesse à l'EP superficiel qu'on oublie rapidement. La forte personnalité du groupe, ou plutôt leur apparente naïveté, rebutera certains. Les morceaux manquent aussi encore un peu de consistance, bien que le tube ne soit vraiment pas loin par moments. ("Oublie moi", "Dernier Métro")
Mais ce serait dommage de bouder son plaisir, les Pirouettes sont juste un petit groupe faisant la musique qu'ils aiment, sans prétention aucune. J'ai même presque envie de volontairement les surnoter pour leur faire de la pub.


Ce qui est sûr c'est que je vais suivre avec attention le parcours de ce groupe particulièrement prometteur….