L'écoute du premier album de SHXCXCHCXSH avait été une expérience assez éreintante, pour ne pas dire douloureuse, afin de comprendre un album obscur et destructeur. J'abordais donc cet album à moitié effrayé, surtout en constatant la présence de voyelles, tant dans le titre de l'album (faisant référence au linéaire A, écriture impossible à déchiffrer, joli trait d'esprit pour les auteurs de PCTSTSS ou LLDTMPS) que dans ceux des chansons, ce qui me semblait être un véritable sacrilège.
Mais la terreur ne vient finalement que l'album lancé : que leur est-il arrivé ? Est-ce un album du même duo ? Car les deux suédois proposent un album radicalement différent de leur premier LP, qui abandonne l'extrême violence au profit d'une mélancolie qui ferait se suicider n'importe quel emo (a)normalement constitué. Mais cela n'est pas déplaisant, bien au contraire, car le groupe ne perd rien de son génie créatif, avec des tracks finement menées, entre synthés nostalgiques et kicks ne désirant qu'une chose : vous briser la nuque. Cette volonté de toujours marquer les esprits et les corps est présente dès le deuxième morceau de l'album, Drain This Lord, ou encore avec The Repelling of The Quantitative Invasion, preuve que le groupe peut toujours produire de la très bonne techno, dans la lignée de leur premier opus imprononçable. On remarque également des morceaux opérant une fusion entre techno et des influences variées, entre breakbeat, drum n bass, et IDM (This Hmming Raverie, The Under Shore, Sub Mission-The Atlantic Review)
Cependant, cet album n'est pas exempt de défauts. Contrairement à son ainé, qui comportait uniquement 7 titres, on a ici affaire à 18 tracks assez inégales, certaines pouvant apparaitre comme trop chargées en synthés et effets au point d'en devenir écoeurantes, notamment le morceau de conclusion, ironiquement nommé Monolithic Conclusion, le groupe moquant lui même son aspect massif.
Loin de fournir une nouvelle arme de destruction massive à quelques DJ assez fous pour jouer leurs morceaux, SHXCXCHCXSH opère un changement stylistique radical, tout en n'abandonnant pas cette volonté d'expérimentation qui les a toujours caractérisé. Un album différent et intéressant, mais toujours peu abordable. On ne risque pas de les retrouver dans le Top 100 DJ Mag, et c'est là tout le mal que je leur souhaite.