La « rétrospective » d’El Becko à l’Hollywood Bowl

En 2014, Jeff Beck fête ses 70 ans et ses 50 ans de carrière alors on met les petits plats dans les grands et on réquisitionne l’Hollywood Bowl, rien que ça. Il s’agit d’une sorte de rétrospective de ce demi-siècle de musique. Mais bien sûr, la fête ne serait pas totale sans invités et là, la liste est sélective puisque ni Rod Stewart, ni Tim Bogert ou Carmine Appice ne sont conviés alors que ces musiciens ont été des jalons importants dans sa carrière. Le Sieur Beck ayant le caractère disons « délicat » et la rancune un peu tenace, ça n’est peut-être pas surprenant, vu les tensions qui ont existé entre eux. Il fête donc cet anniversaire avec son groupe de tournée Rosie Bones au chant, Carmen Vandenberg à la guitare rythmique (ses nouvelles découvertes d’alors), Ronda Smith à la basse et Jonathan Joseph à la batterie. Billy Gibbons Buddy Guy, sont les gratteux retenus pour les festivités ainsi que Beth Hart, Steven Tyler et Jimmy Hall au chant et Jan Hammer aux claviers, son vieux complice avec lequel les relations, comme souvent, n’ont jamais été faciles.

Le concert démarre sur un titre extrait du dernier album Loud Hailer chanté par Rosie Bones (Mouais…), puis, on attaque la chronologie avec trois titres des Yardbirds chanté par Jimmy Hall. Puis c’est au tour de Billy Gibbons, le Barbu Texan, de rejoindre Jeff pour « Beck's Bolero » un classique parmi les classiques du répertoire, et on aborde la période jazz-rock avec les claviers de Jan Hammer avec « Freeway Jam », « You Never Know », « Cause We've Ended As Lovers », « Star Cycle » et « Blue Wind ». Eh oui, la période du Jeff Beck Group est largement passée aux oubliettes, mais pas totalement, on peut le regretter mais pour l’inclure, il aurait fallu inviter Rod The Mod et Ron Wood…Buddy Guy est égal à lui-même, souriant et brillant sur « Let Me Love You ». Beth Hart est impériale sur « I'd Rather Go Blind » d’Etta James, c’est assurément entourée par de grands musiciens comme Beck ou Bonamassa qu’elle donne le meilleur d’elle-même. Dans le genre, Rosie Bones se défend bien avec “Scared For The Children” superbe ballade avant de laisser la scène à Steven Tyler qui remet le couvert des Yardbirds sur «Train Kept A-rollin' » . Un très bon moment. Le final est classique avec “A Day In The Life” des Beatles en instrumental, toujours magnifique mais McCartney aurait été le bienvenu et un « Purple Rain » émouvant et collectif d’où émerge Beth Hart, qui doit rappeler des souvenirs à Rhonda Smith, qui fut la bassiste de Prince.

Bon, on peut reprocher une setlist sans surprise et sans risque, incomplète si on pense en termes de rétrospective mais Jeff Beck reste un géant de la guitare, quelle que soit la période que l’on considère et quel que soit le style joué. Il nous manque beaucoup aujourd’hui. La version Blu-ray est plus intéressante que la simple version CD.

JOE-ROBERTS
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le 28 oct. 2024

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