Look at Yourself par nico94

« Look at yourself » troisième album de Uriah Heep, sorti en 1971, est du même calibre que les deux premiers, de valeur quasi égale, juste un léger ton en dessous mais c’est juste un avis personnel.
Uriah Heep, Black Sabbath, Led Zeppelin, Deep Purple….et le grand perdant est Uriah Heep (oui je sais je commence toutes mes chroniques de Uriah heep de la même façon, je le répète à chaque fois mais Uriah Heep est l’un des groupes les plus intéressants de l’Histoire du hard rock comme le démontre encore Look at yourself et il aurait dû faire une carrière sensiblement égale à Deep Purple dont il a un peu les mêmes caractéristiques musicales).
En écoutant Uriah heep et notamment les trois premiers albums on se dit qu’effectivement le groupe est largement sous côté par rapport à ses qualités et son aspect créatif.
Déjà « Very ‘eavy, very ‘umble » et Salisbury annonçaient la couleur et ce « Look at yourself » maintient le cap de fort belle manière (et le groupe continuera à haut niveau encore sur les deux albums suivants).
« Look at yourself » est représentatif du style Uriah Heep voix haut perchée, claviers/orgues lourds, agressifs, puissants, virevoltants et symphoniques tout à la fois (Ken Henley étant une sorte de Jon Lord en plus fou encore) et guitariste pas manchots du tout, plus à l’aise sur les riffs que sur les solos toutefois.
« I wanna be free » est un mélange de gros riffs et de ballade acoustique à la fois typique du son Uriah heep et les vocalises absolument inimitables de David Byron, suraiguës au possible ; bon c’est vrai Mike Box n’est pas Blackmore ou Page niveau technique mais ça reste plus que correct.
« July Morning » est à Uriah Heep ce que « Child in time » est à Deep purple, une ballade de 10 minutes alternant passages calmes et ambiances plus énergiques. Grandiose avec Manfred Mann au synthé en apothéose.
Un côté prog’ déjà entraperçu sur le second album (morceau « Salisbury ») est présent.
La première face frise le chef d’oeuvre n’ayons pas peur des mots.
Quelques uns des meilleurs titres de Uriah Heep sont présents : « Look at yourself » et « July morning ».
« Tears in my eyes » c’est du heavy rock avec une guitare slide, toujours ces breaks bien ficelés, ces compositions travaillées, ces vocaux qui font mouche et qui sortent du lot.
« Shadows of grief » encore un morceau typique de Uriah Heep qui ne fait jamais rien comme les autres, plusieurs titres en un, breaks surprises, alternance claviers/orgues et guitares, heavy, planant, progressif, symphonique, psychédélique et la voix époustouflante de Byron, décédé trop jeune lui aussi.
« What should  be done » une ballade plus « classique » que « July Morning » mais pas franchement très réussie (Uriah Heep a fait largement mieux dans le genre, écoutez par exemple « Come away Melinda » ou « The park »).
On fint par « Love Machine » dans la lignée de « Tears in my eyes », du hard rock mâtiné de boogie et la guitare slide de Ken Henley, l’âme du groupe (claviers, orgues, second gutariste, compositeur… et pourtant combien connaissent son nom ?).
A son passif beaucoup reprochent à Uriah Heep un côté excessif, pompeux, grandiloquent qui déroute souvent l’auditeur mais moi c’est justement cela que j’adore, ces excès dans la voix, dans le clavier, la marque du groupe assurément qui le distingue aussi des autres.
Encore un très bon cru pour Uriah Heep, une période faste qui durera pour lui, jusqu’en 1974 avant de décliner comme beaucoup d’autres d’ailleurs.
8.5 / 10

Look at yourself
https://www.youtube.com/watch?v=07qum-r17A8&list=OLAK5uy_n9e4svQTp0K-PHfEpHnvyOuxsaNKvq26o&index=1

July Morning
https://www.youtube.com/watch?v=SAx5XtiB2CQ

Shadows of grief
https://www.youtube.com/watch?v=MCmcmupH3W0