Premier album et succès public, tout le monde en a rêvé, peu l’ont réalisés. Est-ce que cela suffit pour que je me pâme, Léa ? Pas sûr. C’est le genre de groupe underground, qui devient tout public, qu’il est difficile de critiquer, Louise, car l’alchimie est séduisante. Violon rock, pop de rue, chanson de bar, ou de bal, tous les ingrédients qui font un mélange curieux voire original, qui dénotent avec la soupe formatée radio qui passe en boucle d’habitude. Quand on entend ça, on se dit : « Enfin un peu d’originalité ! » Mais ça ne suffit pas. La somme des qualités ne noient pas tous les défauts dans le bain. Les ritournelles obsédantes, répétitives, les mélodies passe partout. L’imposture, chant de bal, qui finit par un riff un peu funky, ( ?)mais c’est pas sûr…et l’enregistrement très cheap, qui nuit beaucoup à l’écoute.
Si J’t’emmène Au Vent séduit par sa simplicité et sa justesse, je ne peux en dire autant du reste. Y aller tout le temps à l’énergie, ça ne suffit pas non plus. Malgré l’énergie, la batterie trépidante, la voix âpre de Gaëtan Roussel, me fatigue vite par son maque de nuances. Ce timbre de chat écorché, soit on aime, soit on n’aime pas. Soit il gueule, soit il essaie de ne pas gueuler. Clairement le chanteur est envahissant, et on aurait gagné à entendre les autres aussi. Le bassiste on l’entend à peine. Et cette succession de riffs « tapez du pied », c’est trop peu pour m’emballer. Une rage jouissive, ça ne suffit pas non plus. Les arrangements sont minimum vital, le son acoustique. Album pas cher, pour groupe fauché qui fait avec les moyens du bord. L’ingénieur du son est allé au plus simple. La voix devant les autres derrière.
Ton Invitation, mon préféré. Le rythme se pose enfin, le gars me parle enfin, mais c’est trop court.
Des textes plus imagés que poétiques, des rencontres hommes-femmes, des jeux de mots, balancés dans ta tête, dans ta tronche. Louise est décidément un groupe à voir en live. Toute la force implosive du quartet explose face au public. On oublie le peu de consistance des chansons, toutes les mêmes, le motif répété par la guitare-voix, soutenue par la batterie, et la seconde voix : violon, et puis c’est tout.
Chaque chanson démarre doucement, puis on lâche les chiens : Attaque, Louise ! J’attends un peu plus d’un groupe de rock alternatif, hors des sentiers battus et tout ça. J’attends plus que ce mélange de bal musette, de textes à plaire, et de rythmes décoratifs. Si on aime les plans pas compliqués, ça peut plaire. D’où l’impression que j’ai eut de ne pas évoluer du début à la fin. Et...
Des instrumentistes assez moyens, (ça compte aussi, faut pas croire). Reste la niaque, l’énergie. Le gars qui se pète les cordes vocales en crachant sa voix : Crachant Nos Souhaits. J’y vois pas d’urgence. Le truc qui me gêne le plus c’est ça. Faire comme s’il y avait urgence, alors qu’il n’y en a aucune. Quand j’écoute 13 morceaux, et qu’à l’arrivée, je n’en retiens que 2 ( ?), ça me fait chier. Un groupe avec un nom pareil, je m’attendais à une morsure à l’acide, pas de l’absinthe.