Kiss est souvent méprisé. Les adeptes du hard rock trouvent ça fade et niais, les plus vieux, qui ne jurent que par Led Zeppelin ou les Who, les qualifient de guignols, et les amateurs de pop et de rap préfèrent s’attarder sur leur maquillage plutôt que sur leur musique.
Ces gens-là, je leur recommanderais d’écouter Love Gun, un véritable classique qui condense le savoir-faire du groupe. L’album est parfaitement homogène et surtout incarne l’énergie et le talent de composition du groupe. Je sais bien qu’ils n’en feront rien parce qu’il leur est trop dur de changer d’avis, mais ça me semble être un choix pertinent.
Cet album regorge de morceaux agréables etentraînants, tout en étant variés. On a du heavy avec I Stole Your Love, du plus calme et traditionnel avec Christine Sixteen, And Then she Kissed Me et Shock Me (j’adore la voix de Ace), du plus énervé avec Almost Human et Tomorrow and Tonight, bref, il y a de la qualité de partout. Le style de Kiss est bien marqué, mélangeant des éléments du hard rock, du glam, heavy metal et autres pour imprimer une signature sonore unique.
Évidemment, la perle de l’album est le titre synonyme, Love Gun, qui nous mitraille d’emblée avec son intro fracassante qui mêle détonation de fûts et de guitare. Le riff principal fait ensuite son entrée, tout aussi accrocheur et percutant, jusqu’à ce que l’emblématique Paul Stanley vienne déposer sa voix légendaire pour narrer ses gaudrioles. Le refrain est énorme, les chœurs fonctionnent vraiment bien, et le solo vient ajouter la cerise sur le gâteau.
Love Gun est également marqué par la variation des voix, les quatre membres du groupe se partagent le chant sur les dix morceaux montrant une cohésion impeccable et une direction artistique audacieuse. Chaque chanson correspond à la personnalité du musicien associé, concept qui sera utilisé plus tard avec les albums solos, pour la gloire du Capital.
Love Gun est un incontournable. On passe un moment agréable, on est porté tout le long, avec l’apogée atteinte lors de Love Gun. Il convient parfaitement en tant qu’initation au hard rock.