"Lovesexy" , dixième album en dix ans , est un faux retour au psychédélisme de "Around The World In A Day" .
Le Prince 88 semble avoir beaucoup écouté Trouble Funk , Public Enemy , tout en jetant sa fusion dans un violent rap (Ex: le single ô combien difficile mais génial d' "Alphabet Street" ), le surcharge de cuivres et de retours vocaux façon Frank Zappa (probablement là aussi en même temps -dans l'idée -son disque le plus Zappaïen) .
Quand on pense que ce disque n'aurait jamais du avoir lieu ...
Il faut remonter à novembre 1987 , moins de huit mois après la sortie de "Sign 'O' The Times" , les rumeurs d'un nouveau disque deviennent persistantes .
Un "Black Album" anonyme , glissé dans une pochette toute noire , serait déjà en stock chez Warner , prêt à filer en vitesse grand V chez les disquaires .
La Warner dément ... et rien ne sort .
Pour plus de détails , voir ce lien https://www.senscritique.com/album/camille/critique/284938934 .
"Lovesexy" , à deux exceptions prés ("When 2 R In Love" une ballade- et "I Whish U Heaven , une progression pop sur une rythmique musclée) , fait l'effet d'un immense laminoir , compressant mille influences dans un univers sonore d'une extrême densité (Le Callowayïen, Davisïen et Brownïen d'"Eye No") .
À partir de mélodies simples ("Anna Stesia , chanson que sa défunte Mère considérait comme de plus abouti à la carrière de son fils) , longtemps triturées , surchargées ("Positivty" - sombrant dans une curieuse crise mystique sur des débordements orientaux) ,, remixées ("Alphabet St" mais aussi le titre éponyme de l'album mais aussi le " Zappaïen" de l'album) , touche à une sorte d'abstraction souvent exaltante ( le jazz rock et à la fois oriental de "Glam Slam" ou encore le faux frère du titre "Tamborine" :"Dance On") , voire inquiétante .
Et malheureusement , la décennie suivante (1990) me donnera raison , il perdra cette flamme (sur disque) , à un point que les disques qui s'ensuivront tomberont dans la banalité ( à un ou deux titres d'exceptions qui seront intéressantes-sans plus) .
Voila , c'était ma dernière critique sur sa majesté , que j'ai préféré terminer en beauté sur cette décennie .