Cela fait quasi une décennie que nous avons fait connaissance avec Jungle.
Ce projet porté par le tandem britannique formé à Londres, Josh Lloyd-Watson et Tom McFarland, nous abreuve de tubes enflammés, de titres mémorables et d’albums soignés.
Ce duo, qui est longtemps volontairement resté dans l'ombre, poursuit sa quête d’un son lumineux et sexy à la croisée des mondes et du temps.
Entre production moderne et musique teintée de nostalgie soul et funk seventies, la formule s’est, au fur et à mesure des albums, améliorée.
Nous n’avons jamais su pourquoi les Britanniques s'étaient nommés Jungle mais une chose est sûre, c’est que l’on comprend la démarche du duo.
« Loving in Stereo » s’inscrit dans la lignée des deux précédents (« Jungle » paru en 2014 et « For Ever » sorti en 2018) mais avec une couleur différente qui lui est propre (d'où les mêmes pochettes mais les couleurs différentes). Le groupe est le même, le fil rouge artistique est le même mais les collections de nouvelles chansons, elles, ont une couleur unique.
Cette Jungle musicale est grande et embrasse la musique dans plein de styles. Dans ce nouvel effort, il y a pêle-mêle : de la funk, de la soul, du R&B, du hip-hop, de la britpop, du rock, de l’electro, du trip-hop, du gospel... Cependant, le tout est incroyablement cohérent.
Les productions du duo tendent à vouloir illuminer dans la nuit et faire danser pour faire oublier, un temps, la morosité ambiante. Comme une communion géante intergénérationnelle sur un dancefloor qui se rempli au gré des mesures gouvernementales.
Jungle possède ce chic de pouvoir transfigurer leur musique, tantôt pour exploser la fièvre/danser librement et tantôt pour regarder l’horizon, se questionner en arrêtant le temps.
C’est toute la force de ce troisième disque qui se veut un condensé des deux précédents (plus de 40 minutes en moyenne) où l’on peut se laisser aller totalement, transpirer sur le dancefloor, rêver en regardant les étoiles, avoir le blues, le coup de cœur et le cœur brisé.
Un rollercoaster de sentiments entre la fièvre du temps de la Motown et la tristesse contemporaine.
Un album plus dense qui n’y paraît.
Très très bon.