Tame Impala brille grâce à un nouvel superbe album flamboyant, groovy et sensuel.

Kevin Parker, l’Australien tête pensante du groupe Tame Impala, revient avec son quatrième studio, le bien nommé « The Slow Rush ».

Évidemment que l’attente autour du disque était colossale étant donné que son prédécesseur est devenu, pour bon nombre d’amateur de musique, un classique pop absolu des années 2010. Je parle, bien sûr, du magnifique et surpuissant « Currents » paru en 2015. Et accessoirement du teasing des chansons : « Borderline » en tête (d’ailleurs, les arrangements sur le disque sont différents...)

Le succès est mondial et unanimement salué par la critique. Ce cocktail détonnant entre psychédélisme, rock vintage, pop moderne et R&B a hissé Parker et sa bande au sommet et s’en est suivi une tournée monstrueuse dans le monde entier pendant 2 ans.

Depuis cette tournée triomphale, les musiciens « live » ont fait de multiples projets (Cam Avery a tourné avec les Arctic Monkeys, Jay Watson a participé au projet Pond, Julien Barbagallo tournait pour défendre son album, Parker a produit un nombre incalculable d’artistes...)
Puis le break... Après le rush.

Parker a décidé de se retrouver, de se reposer. Il a pu se ressourcer et se recentrer sur lui et là, aussi, on peut le ressentir.
De retourner en mode ermite. Ermite de luxe, tout de même, car il a pu profiter de la lumière aveuglante de la ville des Anges, Los Angeles, et le son du disque s’en ressent.
Le son du disque est aérien à souhait, psychédélique, lumineux, ouvert sur le monde, tantôt radieux sur le dancefloor (les sexy « Is It True » et « Lost In Yesterday »), et tantôt mélancolique face à un coucher de soleil sur la plage (les sublimes « Posthumous Forgiveness » et « On Track »).

Los Angeles a littéralement irradié Parker et sa mutation s’en ressent.
Il a troqué ses riffs de guitares tourbillonnants pour des pianos et synthétiseurs doux et chauds. Certains voient cette évolution comme une trahison (passer de rock psyché à pop psyché) et pourtant, le leader de Tame Impala ne s’en est jamais caché... il adore le R&B et tendait à en faire tôt ou tard. Le son du disque est plus groovy que jamais auparavant. Il en rêvait c’est désormais chose faite.

Ce disque est la photographie de la vie de Parker à L.A. : tantôt mouvementée, sexy, lumineuse, tantôt calme et surtout, très intense.

Le calme avant le rush, donc.
Superbe.