Approche le coquillage de ta conque et prête l'oreille à la musique immémorielle des vagues sur la plage de sable, celle du cycle sans fin des renaissances. Un Sahara à la confluence du rock, des musiques du monde et d'un son électronique. Certes, des résonances venues d'Inde ou du Levant irriguaient déjà la quête ésotérique de Led Zeppelin, mais insérés sur un végétal hippie au tropisme oriental, on peut douter que les membres du quatuor saisissaient alors vraiment la portée des vieux textes. Il semble que l'homme à la crinière, tel un mystique qui a traversé le désert, est maintenant véritablement imprégné de ces philosophies.

La voix de Robert Plant est celle d'un lion triste dont les rugissements polis par le temps se sont apaisés. On sent que le chanteur a vécu, qu'il a connu et l'amour et la mort. Jadis blessée dans son orgueil fauve par le tragique de la vie, sa voix se fait mûre, elle a conservé une riche tessiture et est plus habitée que jamais. Elle semble en un sens accepter ce tragique sans pour autant cesser ses plaintes contre un ordre cosmique, invisible, inaccessible.

Aragne-souriante
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le 25 juin 2023

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