Il y a un moment étrange et désagréable de sa vie que l'on ne peut vivre qu'en voiture. La scène se déroule dans une région désolée aux abords d'une chaine de montagne, mettons les Pyrénées. On roule entre Pau et Lourdes, en passant par Tarbes ou Auch et la seule distraction possible est cet antédiluvien autoradio qui crachote habituellement des vagues tubes pop/rock des années 80 à à nos jours.
Or arrivé à un village inconnu que l'on nommera Petaouchnok pour situer, le bidule ne capte plus rien et quelques bribes d'informations arrivent difficilement à percer à travers le mur du son blanc et continu qui sort des enceintes (minables) de la voiture. Le grand jeu consiste alors à deviner si l'on est en train d'écouter Radio Classique, NRJ ou une quelconque radio paroissiale. Le plus souvent ce n'est que Sud Radio et sa 23ème émission quotidienne consacrée à un duo comique à l'accent chantant. Car, c'est bien là le problème, derrière cette bouillie sonore, n'importe quelle incantation féminine finit par ressembler à n'importe quelle boucle électronique.
Il y a deux mois, j'avais fait une critique haineuse du dernier Animal Collective. Je voulais pas vraiment recommencer mais j'ai une réputation à défendre. Devant l'engouement provoqué par cette dernière galette de My Bloody Valentine, je commence à croire qu'on a tendance à se foutre un tout petit peu de ma gueule.