Making Movies
7.3
Making Movies

Album de Dire Straits (1980)

     J’attends beaucoup d’un album, surtout si la pochette est rouge carmin, et que le titre est court et cinématographique. Décevant ce truc. Le rock bourrin, à deux accords bourrin est de retour bourrin. Retour à la simplicité et au rock binaire réduit à son fantôme. Un gars qui raconte des histoires de façon plus que redondante, accompagné d’un motif répétitif. Même flow du début à la fin, et la chanson n’étant pas extraordinaire, ça agace vite. Sa voix est embrumée par l’alcool fort ou  les nuits blanches, et il se met en scène avec la nonchalance d’un crooner. Un crooner qui fait du rock, dans de la variété, ça craint un peu. Cet album m’a très vite ennuyé. J’avais une autre idée de Dire Straits. C’est tellement détaché, poseur, délavé, qu’on se dit que c’est un album de transition entre deux projets plus sérieux, plus ambitieux. À réserver aux fans acharnés uniquement.


    Sinon il y à Solid Rock. Rock solide. Enfin un morceau qui bouge un (petit) peu. Du rock de salon de thé, pour radio à thème, mais bon, on va se contenter de ça. Pas un mot plus haut que l’autre, pas une croche déplacée, pas une anicroche. Des histoires peu surprenantes, chantées au ralenti, dopées par l’exactitude de leur  banalité. Mais ça ne suffit pas d’être vrai, il faut un peu plus de musique…Pas de solo, ou peu. Le thème est posé genre : Riff, Autoroute. Et il est identique à chaque chanson. Faut pas déconner quand même !  Le rythme se répète et se fond dans une sorte de train-train de métronome. Donc ça devient vite long. Des morceaux trop longs, pour le peu de musique qu’il y a dedans. Il y a un gros son pour donner de la masse. Retirez le gros son, les compos deviennent des coquilles vides, avec des histoires banales. Le son sauve du ridicule absolu. Ouf ! Merci le gros son, certains auront l’impression que c’est bon, et vont crier au génie, peut-être.


  Mis à part ce son très Country and Western, le chanteur qui a l’air blasé, (type même du gimmick vieux rocker revenu de tout, que j’ai entendu  tant et tant de fois), que je n’en vois pas l’intérêt. De la varièt, tout simplement.


    Et le tube qui tue, je le cherche, y’a pas. La bonne chanson, non plus. C’est trop rock mainstream pour qu’on prenne ça réellement au sérieux. Une bonne chanson, pour moi, ça doit pas être transparent, et oubliable aussi vite, avant même la fin de l’écoute. Même le bourrin Solid Rock, qui porte bien son nom, je l’ai oublié. Tunnel Of Love, c’est…long. Romeo And Juliet. C’est l’histoire de Roméo et Juliette ( ?) Skateaway…une fille qui fait du skate….Expresso Love, et les autres me passent par dessus la tête. C’est pas ma daube, mais surtout ça ne m’impressionne pas du tout. Je soupçonne Knofler d’avoir voulut faire de la concurrence à Julio Iglesias. Faire des chansons d’amour, avec la touche de rock dessus, pour jouer sur plusieurs tableaux à la fois. Et d’avoir raté le coche, rendu un truc tout mou, rock tout décaféiné. Le mid tempo continu, pas très énergique, pour midinettes, ou bikers un peu fleur bleu, ou camionneurs pas mélomanes, qui vont écouter ça plutôt que Julio Iglésias, car c’est vrai, Iglesias c’est de la musique de filles. Ça c’est (un peu) plus rock Nr Roll. C’est carré, rouge, tout en ligne droite.


Tous les ingrédients sont là. La batterie bien lourde comme un cube, les guitares chaudes, qui font grésiller les amplis à lampes, le piano qui est en soutien, à côté. Tout est là, et pourtant ça reste tendre du début à la fin. Comme dirait un pote rocker : « Á tort ou à raison, ça m’endort »

Angie_Eklespri
3
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le 22 juin 2016

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