Né à Londres de parents soudanais forcés de quitter le pays après le coup d’état de 1989, élevé ensuite aux Etats-Unis à Provo, Utah, où il était l’ « Oreo cookie », un gamin noir qui écoutait du punk, du hardcore et s’identifiait à la scène Do It Yourself : Ahmed Gallab, plus connu pour son projet Sinkane, à l’habitude de détonner.
Son nouvel album Mars est sorti en fin d’année dernière sur DFA, la maison de James Murphy, puis chez City Slang cette semaine pour l’Europe. Mêlant guitares funk et chaleur soul, percussions africaines et pédales wah wah, alternant voix de soprano pop (Runnin’), autotune (Lady, C’mon) et murmures feutrés (Love Sick), Mars est un voyage en contrées aux contours mouvants et terriblement attirantes. Pas forcément ancrée dans un genre en particulier, la musique de Sinkane se concentre sur l’énergie et l’expérimentation, du côté du psychédélique mais aussi du free jazz avec le titre Mars : le flûtiste Casey Benjamin y dialogue avec un orgue discordant. Pour clore l’album, Caparundi explore de sombres atmosphères à la manière de TV On The Radio.