Mastermind par Marc Poteaux
Durant de nombreuses années, j'ai lu des chroniques dithyrambiques sur une poignée d'album du groupe de Dave Wyndorf, et pas mal de vacheries sur le personnage aussi. On parlait de stoner rock, de heavy rock, de plein de termes qui me paraissaient alors bien loin de mon univers beaucoup plus violent musicalement parlant. Et de fat, je suis complètement passé à côté de Monster Magnet. Jusqu'aujourd'hui où, confronté à ce nouveau disque vendu comme le messie, je me retrouve fort dépourvu. Ok, on va la jouer sobre donc. On trouve ici du riff velu mais pas trop (production très propre ; on veut bien sentir l'asphalte et l'essence, mais il ne faudrait pas que ça tâche les 'tiags), du chant heavy entre Danzig et Bruce Dickinson, des titres mid-tempo vraiment bien sentis, aux mélodies évidentes. D'ailleurs, il faut le reconnaître, certains morceaux sont vraiment imparables (« Gods And Punks », « Mastermind », « 100 Million Miles »), et les autres ne se contentent pas de jouer la montre, mais suscitent facilement l'adhésion de tout fan de rock bien huilé. Nous y voilà donc, à la conclusion : « Mastermind » est un bon disque, très bon même, de rock musclé, pêchu mais qui sait rester suffisamment accessible pour plaire au plus grand nombre. Pas magique, pas transcendant, mais assez enivrant pour accompagner une belle et longue balade sur une route déserte, l'odeur de la gomme qui chauffe dans les narines, le soleil tapant la nuque.