Dès l'introduction instrumentale absolument étourdissante, on se doute que ces gens-là possèdent un sens mélodique très affirmé. Ces arrangements de violons capiteux et cette basse jouée au médiator (directement dans la console?) évoquent un panorama cinématique. Le voyage ne fait que commencer... Cet album qui explore plusieurs pistes, tour à tour rétro-futuriste, électropop, languide et sensuel repose finalement sur un sentiment de de grande unité. On a visiblement cherché à décrire des paysages inondés de soleil, où le cocktail hormonal du début de l'état amoureux durerait pour toujours. Ceux qui avaient suivis les précédentes aventures musicales ( Strawberry Smell etc.) des frères Vaillant savent que les sixties comptent pour beaucoup dans leur influences. Mais là délaissant ( du moins en apparence) la perfide Albion on se retrouverait plutôt au bord de la piscine du Maestro Morricone avec une bonne dose d'hédonisme ibérique. Je ne saurais clore le chapitrre sans évoquer la grande Julie Big au chant. Tout en accent anglais impeccable (et rarissime pour une francophone) et retenue élégantissime. Une œuvre noble et belle en dehors des modes qui malgré son flot radieux laisse un sentiment d'inquiétude: celui de la peur de la perte de l'être aimé.