Ghosts Of Metal.
Qu'est-ce que c'est que ça ? Une mascarade ? ...Des musiciens maquillés et déguisés dans la grande tradition -et le mauvais goût assumé- de Kiss, avec un grand sens de l'accoutrement, et des...
le 5 janv. 2016
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Qu'est-ce que c'est que ça ? Une mascarade ? ...Des musiciens maquillés et déguisés dans la grande tradition -et le mauvais goût assumé- de Kiss, avec un grand sens de l'accoutrement, et des masques qui peuvent rappeler les partouzes d'Eyes Wide Shut : disons qu'au premier abord, ça ne permet pas vraiment de les prendre au sérieux, au point de penser, à tort, que leur musique ne vaut pas pipette, pas même une chandelle et encore moins un clou. Mais peu importe l'apriori que l'on peut avoir sur ce drôle de groupe, un peu malgré soi, à partir de l'image que ses membres ont souhaité véhiculer, puisqu'après tout, il suffit simplement d'écouter le disque pour s'en faire, automatiquement, une autre représentation. Et effectivement, il suffit d'un riff trash bien aiguisé, impeccable et taillé sur mesure, c'est-à-dire au son véritablement « couillu » (citons en exemple celui d'« Absolution »), du genre à te transcender, à te mettre en colère et à transformer quiconque en Hulk, pour comprendre qu'on va se mettre à aimer ce groupe alors qu'on n'aurait pas misé un radis noir dessus.
Des superbes harmonies vocales, un chant plaintif, partant parfois dans les aigus, le tout structuré sur un heavy – trash metal old school, technique, et typiquement 70's.
« From the pinnacle to the pit » débute avec une ligne de basse « d'enfoiré », au son très rond, ample, métallique, le genre de truc bien calibré, très buriné, qui te fait secouer la tête d'avant en arrière sans que tu saches vraiment pourquoi, la suite de notes qui dit que le musicien en a dans le froc. Après ces quelques secondes riches en testostérone, toujours dans le même morceau, suit un riff de guitare ultra-mélodieux, presque « pop ». La voix est incroyable, embellie par une production très propre, soignée, le chant est une synthèse entre l'incantation pour messe noire proche du film d'horreur de série B et un chant très stylisé à la Ozzy Osbourne de la période des premiers (et meilleurs) albums de Black Sabbath (1969 – 1973).
Le problème, c'est que par moments, et j'en reviens logiquement à ce que je disais plus haut, il est difficile de les prendre au sérieux, ou de ne pas se retenir de rigoler, à l'image de « *Deus In Absentia* » et ses chœurs d'église trop typés, qui pourraient faire aimer le rock'n roll au pape François Ier. Mais bon, au vu de leurs costumes très connotés "habemus papam in hell", pourquoi s'en offusquer? « *He Is* » semble, au premier abord, horriblement « FM », un peu trop surfait et produit à mon goût, avec un refrain beaucoup trop pompeux, théâtral et grand-guignolesque, mais bizarrement, qui convainc dans son ensemble.
Pour finir, je dirai que, à l'image de tous les disques que l'on écoute (*en tout cas c'est mon cas*), on s'efforce finalement de n'en retenir que les bonnes choses, et ce petit bijou en est rempli. A l'image de l'intro en guitare acoustique de « *Cinice* », très lyrique et tout en finesse, suivie d'un riff génial, intelligent, superbement composé, sorte de monstre fait de phrases de guitare trash metal un peu démodées, mais incroyablement séduisantes car produites avec un son neuf et une audace rendant le tout immédiatement et irrémédiablement séduisant.
Ghost, du génie, quelques imperfections et artifices dont on se passerait bien mais qui font partie du concept (...et du culte du groupe.), une emphase et une grandiloquence sous des atours de farce, des riffs entêtants, un ensemble « grosse production » très propre
Du solide.
Et quand c'est solide, ça peut durer longtemps...
Et quand les musiciens seront morts, ils hanteront nos chaînes hi-fi pendant longtemps.
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le 5 janv. 2016
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