Une bien belle merde cet album... Cet artiste de manière générale n'a que très peu brillé dans sa carrière pourtant bien remplie (même si elle est un peu enterré aujourd'hui).
La Fouine est le premier représentant du rap français un peu décalé, que l'on peut écouter au second degré comme au premier. Son tube "Du Ferme" était aussi naze qu'original et neuf et son "quoi d'neuf fouiny baby" était bien à lui. A l'époque où Booba faisait encore du hardcore très sérieux, et où le rap français de manière générale était assez violent, La Fouine arrive comme une fleur avec ses sons aux consonances pop, tantôt rigolo, tantôt hardcore, tantôt zoulette.
N'empêche qu'à l'époque, c'était lui le nouveau patron du game. C'était lui qui dominait les cours de récréation, un rap qui plaisait même aux petites filles, pourtant les cibles de la plupart des insultes de ses textes. Son allure de grand con, sa petite barbichette et sa voix si vulgaire/mignonne plaisait et rafraîchissait un genre qui commençait à s'enfermer dans des clichés.
Après, une fois qu'on touche au succès, on ne veut plus le quitter. La Fouine n'est pas Damien Saez. Alors s'en sont suivis des albums de moins en moins sympas, parsemés de sons très commerciaux en featuring avec les vedettes du moment. Une transition très bien gérée dans son album suivant : La Fouine vs Laouni où il propose carrément un CD hardcore et un CD pop, ses deux facettes. Au moins c'est honnête et assumé.
Dans Mes repères, La Fouine s'efforce d'être authentique, d'apporter une touche de mélancolie dans ses sons et nous inspire de la sympathie. Dans ses albums suivants, n'ayant plus grand-chose à raconter sans se répéter, il se concentrera plus sur des punchlines marquantes et rigolotes.
Oui, j'ai un peu suivi sa carrière, jusqu'à ce que je découvre ce qu'est le vrai rap, jusqu'à ce que je prenne 20 piges, piges, piges. Mais ce que j'en retiens, c'est que j'ai aimé ces sons, que j'en aime encore certains aujourd'hui et que cet homme a marqué mon adolescence. Oui Monsieur.