La maturité.

Si selon moi Saez avait déjà réussi le sans-faute avec son sublime triple album Paris/L'Alhambra/Varsovie, il arrive encore me surprendre avec Messina, véritable chef d'oeuvre poético-musical des temps modernes. Au travers de ses 27 chansons, l'album nous entrainera avec lui dans une mélancolie sans fond. Très varié musicalement, il se trouve être plus ou moins découpé en 3 parties. L'une très orienté rock, une autre à la musicalité plus éclectique et la 3ème partie plutôt classique, qui est selon moi la plus réussie.

Une fois de plus, Saez n'hésite à aucun moment à dire ce qu'il pense, à le crier, à le chanter et surtout à nous le faire ressentir. Il possède un talent certain pour jouer avec les mots et comme à son habitude ne se prive pas de le faire. On se prend littéralement son flot de paroles sur le coin de la gueule, on les avales, on se délecte, on en redemande! Ça sonne, ça raisonne, c'est sublime. Musicalement il ose tout mais toujours au plus juste, de la chanson rock au riff de guitare assassin aux chansons qui rappelleront le meilleur de Brel en passant par de la composition classique très inspirée, Saez offre à ses textes une bande son magnifique, aussi variée que travaillée.

Avec Messina, Saez signe l'album de la maturité, un album entier, sincère et bourré de perles toutes plus belles les unes que les autres. Je comprends qu'on puisse ne pas aimer le personnage ou encore sa voix nasillarde très particulière (mais inimitable), mais force est d'admettre que nous avons là un très grand artiste, qui arrive à me surprendre à nouveau après 7 albums, par ses textes qui me transportent toujours plus loin, et sa musique qui colle aux mots comme si rien n'était plus naturel. Simplement grandiose.