Quiet Riot est un groupe qui a réellement explosé avec cet album, avant de retourner en seconde division du metal. Ce "Metal Health" est leur 3ème, mais le 1er sans leur guitariste prodige Randy Rhoads, décédé une année plus tôt, après avoir rejoint les rangs d'Ozzy Osbourne. Le disque lui sera d'ailleurs dédié.
"Metal Health", est du bon hard-rock teinté 80's. Les fans de metal plus moderne risquent fortement de ne pas adhérer, et il y a quelques effets kitsch par-ci par-là. Bon, ça fait aussi partie de son charme.
Le morceau éponyme ouvre ici le bal. Le niveau est élevé, et le remplaçant de Rhoads (Carlos Cavazo, pour ne pas le nommer) se montre de suite impérial, histoire de prouver qu'il n'a pas volé sa place au sein du groupe.
L'excellente reprise de Slade, "Cum On Feel The Noise", paradoxalement peut-être la chanson la plus connue de Quiet Riot, vient ensuite. Le groupe rajeunit ce titre en lui apportant sa patte, sa hargne et sa bonne humeur. C'est personnellement grâce à ce titre présent sur le jeu vidéo GTA : Vice City que j'ai goûté pour la première fois au hard rock de DuBrow & Co. Je l'ai ensuite écouté en boucle et le fait encore avec autant de plaisir de temps en temps.
Une ballade assez poussive vient en 3ème position. Certains groupes arrivent à créer des slows avec une déconcertante facilité, mais ici, on voit que l'exercice est pas vraiment spontané. Tous les clichés sont déjà présent et l'écoute passe sans qu'on ne retienne grand chose.
"Slick Black Cadillac" est beaucoup plus sympa à écouter, malgré un sujet totalement inintéressant ("Ouais, j'ai une grosse voiture, et j'aime la conduire"...) et un final sur le klaxon de ladite Cadillac qui fait franchement ringard.
"Love's Bitch" rentre durablement dans la tête, même si elle confirme que l'écriture de paroles n'est pas leur point fort. "Love gets me by the ass again", ok.. Heureusement, musicalement, ça va déjà bien mieux. Vocalement, on sent que Kevin DuBrow veut prouver que c'est un excellent chanteur, alors que, bah pas tant que ça... Arrête de pousser ta voix dans ses derniers retranchements, le résultat n'est pas bandant, vieux.
"Breathless" démarre par des cris tout aussi crispant, et ensuite se déroule comme un bon hard 80's. Plus personne n'osera de nos jours écrire une chanson comme celle-ci, mais pour peu qu'on ait de la ventoline, ce titre poussiéreux s'écoute encore plutôt bien.
"Run For Cover" accélère un tantinet le tempo, pour une chanson très efficace qui donne la patate.
L'instrumental de rigueur à l'époque se nommera "Battle Axe" sur cet album. Je vais peut-être être méchant, mais un titre sans la voix de Kevin DuBrow, ça fait quand même du bien. Malheureusement, en 1m30, c'est fini.
Et DuBrow se rappelle aussitôt à nous par un hurlement dont il a le secret. Ca va qu'il se calme vite dans la suite de "Let's Get Crazy" qui a du être écrite juste après "Metal Health" tellement les similitudes sont nombreuses, surtout au niveau du refrain.
Une seconde ballade pointe son nez, "Thunderbird". Une intro voix-piano dans laquelle on jurerait entendre Bryan Adams, puis le reste des instruments apparaît. On se dit que la chanson commence plutôt bien, puis le refrain - qui voit le groupe faire les chœurs - nous fait penser à un "We Are The World". Mais globalement, le titre se laisse écouter et pourrait même apporter une petite vague de nostalgie si le tout n'était pas un peu trop grandiloquent.
Le titre bonus "Danger Zone clôt ce disque. C'est, pour moi, l'un des meilleurs titre de l'album. Etonnant donc que le groupe ne l'ait pas sorti directement à l'époque.
En résumé, l'album le plus connu de ce groupe. Ne possédant pas les autres, je ne saurai dire si c'est également leur meilleurs. Il y a pas mal de très bonnes choses, pour peu que le son des 80's ne rebute pas. Il y a aussi des détails qui ont tendance à vite lasser, à commencer malheureusement par le chant, visant bien au dessus de ses réelles capacités.